Censurons dans la rue le budget Macron Bayrou ! 

Les étudiantEs ont raison de se révolter contre la sélection, l’austérité et la précarité !

L’État retire plus de 1,3 milliards d’euros à l’enseignement supérieur et la recherche. Les trous dans les budgets sont énormes : toutes les universités sont concernées par des déficits chiffrés en millions d’euros. Cette attaque représente une menace immédiate pour les étudiantEs. Moins de budget, c’est avant tout moins de places dans les masters de la fac et des conditions d’études dégradées. Cela aura de graves conséquences sur nos conditions d’études: suppression de filières et de places, fermeture de campus délocalisés, rénovations retardées, hausse des frais d’inscription, diminution du personnel de fac et sa précarisation (CDD, vacataire…). Les classes populaires (et en particulier les plus défavorisées : personnes en situation de handicap, personnes étrangères…)  auront de moins en moins accès à l’université publique et devraient, alors que ce n’est pas nécessairement leur choix initial, être contraintes de se tourner davantage vers des filières professionnalisantes, et ceci parfois au seul bénéfice du patronat.   

Mardi 21 janvier, un blocage de l’université de Rennes 2 a été organisé pour dénoncer les coupes budgétaires imposées par le gouvernement et les présidences d’université dans les facs. Nous soutenons l’exemple des étudiantEs bretons et leur appel : 

« Aujourd’hui, ce sont 60 des 73 universités qui sont en situation de déficit en France. Le manque de moyens est criant : le budget de l’ESR (Enseignement Supérieur et de Recherche), est en baisse et les dépenses augmentent. Lundi 20 janvier, le Sénat a acté une nouvelle coupure budgétaire de 630 millions d’euros pour l’ESR. Plus d’argent dans les caisses ? C’est une hypocrisie : 98,2 milliards € de dividendes ont été versés aux actionnaires du CAC40 en 2024. Un record !!! De l’autre côté, le gouvernement annonce une baisse des dépenses publiques (hôpital, éducation…) de plus de 30 milliards d’euros, alors que le budget de l’armée et les subventions patronales ne cessent d’augmenter.

Ce qui attend les universités, c’est la mise sous tutelle ou des plans d’austérité sous menace du rectorat c’est-à-dire : la suppression de formations et de postes ; la fermeture des campus délocalisés, de l’enseignement à distance (EAD) ; l’augmentation des frais d’inscription. Grosso modo, c’est la destruction de l’université publique et de l’accès aux études. La situation est déjà catastrophique et ne cessera d’empirer sans réaction générale des étudiantEs et des personnels de toutes les universités du pays !

A l’image des étudiantEs en Serbie et en Argentine qui dans les derniers mois ont entrepris des mobilisations historiques contre la casse de leurs universités et les dérives autoritaires de leurs gouvernements, nous appelons à une mobilisation générale des étudiantEs et personnels dans tout le pays !

La misère en milieu étudiant est aujourd’hui une question de survie. Face à l’inflation, unE étudiantE sur deux, soit plus d’un million et demi, a déjà sauté des repas (et autant ont renoncé de ce fait aux loisirs). 87 000 étudiantEs ont même entamé leur année universitaire sans logement, faute de moyens face à un marché débridé qui spécule sur l’habitat. Ainsi, plus d’une étudiantE sur deux est mal-logéE. La précarité étudiante s’aggrave d’année en année depuis 2020, le nombre de bénéficiaires étudiantEs des aides alimentaires aurait doublé pour atteindre 200 000 (soit 10% des bénéficiaires des Banques Alimentaires, qui annoncent aider 400 000 personnes en plus depuis 2020).

Les étudiantEs de PEPS Jeunes revendiquent la fin de la sélection, l’allocation de moyens dignes de ce nom aux facs, l’amélioration des conditions d’étude de la fac, l’instauration d’un revenu étudiant, l’embauche massive de personnel. Nous refusons le tri social conséquence d’un budget austéritaire. Nous voulons une société complètement différente, égale et solidaire. Une société dans laquelle chaque jeune a droit à un avenir, à un travail stable et bien rémunéré, mais aussi à du temps libre, une société où l’art et la culture sont accessibles et au service de toute la population. Cela nécessite une véritable révolution, afin que la richesse et le pouvoir de décision reviennent réellement entre les mains du peuple. 

La survie est l’horizon de notre génération, confrontée à l’effondrement qui vient, à la crise climatique, à la 6ème extinction des espèces, aux guerres de l’eau et aux pollutions industrielles. L’alternative pour toutes et tous est claire :  Écologie ou barbarie.  Si nous voulons, non seulement survivre mais vivre, alors il va falloir en finir avec ce vieux monde ; il va falloir combattre pour une écologie sociale, mentale, environnementale  pour en finir avec toutes les dominations de genre, de race, de classe, avec toutes les hiérarchies sociales qui nous empêchent d’être libres de nous aimer et qui détruisent la Nature. 

Les étudiants de PEPS et PEPS jeunes appellent à faire de la journée nationale d’action du 11 février le point de départ d’un mouvement d’ampleur pour sauver nos universités et poser les bases d’une nouvelle université ouverte à toutes et tous, débarrassée des intérêts privés et de la précarité ! Retrouvons-nous aux AG étudiantes, construisons une Coordination nationale Étudiante mandatée par les AG et construisons dès maintenant un mouvement large et fort pour une lutte prolongée contre l’austérité à la fac. Si le gouvernement reste sourd à nos besoins et poursuit sa politique, répondons à son agression, auto-organisons nous ! 

Construisons la Commune Étudiante ! Union, Action, Pouvoir populaire ! Nous ne sommes pas rien, devenons tout !