L’Assemblée constituante de Pour une Écologie Populaire et Sociale (PEPS) a tenu ses travaux à Paris, les 9 et 10 novembre 2019. Cette Assemblée constituante se tenait dans un moment où les soulèvements populaires se développent sur tous les continents et où la jeunesse du monde se lève contre le réchauffement climatique et l’extinction des espèces. Cette situation exige la création d’un mouvement d’écologie populaire fort et doté d’une orientation claire regroupant toutes les sensibilités de l’écologie de transformation et de rupture (écosocialisme, écologie sociale, décroissance, éco-féminisme, justice environnementale, écologie populaire).

Tenue en présence d’une centaine de militant(e)s issu(e)s de 25 départements, la discussion ouverte par des militant(e)s des cinq composantes politiques de PEPS – Coopérative Politique de l’Écologie sociale, Mouvement Écolo, Alternatives et Autogestion, Décroissance Occitanie, Émancipation Collective – fut nourrie par des dizaines d’interventions. Paul Ariès et Michaël Lowy ont indiqué dans des messages vidéos leur intérêt et meurs convergences avec la démarche de PEPS. Dans cette Assemblée constituante les participant(e)s ont été́ saisis de trois textes qu’ils ont adoptés : un texte sur la situation politique, la stratégie et les tâches de PEPS, la Charte des Valeurs et les Statuts, ainsi que d’une résolution sur les élections municipales, définissant les conditions dans lesquelles les militant(e)s de PEPS créent et participent à des listes communalistes et de «Front populaire écologique ».

La stratégie de PEPS repose sur une écologie de rupture, privilégiant la préservation des écosystèmes et du vivant et la lutte contre le capitalisme productiviste dans une époque où le choix n’est plus qu’entre l’écologie ou barbarie. Cette stratégie est celle du Front populaire écologique visant à rassembler celles et ceux qui se battent pour leur survie (fin du mois) et celles et ceux qui se battent contre l’effondrement qui vient (fin du monde). Confrontés à la crise de l’écologie politique, qui a vu se renforcer une écologie sociale démocrate d’accompagnement, une écologie libérale liée au macronisme et l’émergence d’un éco fascisme, les participants à l’Assemblée constituante de PEPS ont constaté que PEPS représentait légitimement l’écologie de rupture et de transformation par la continuité de sa politique et la fidélité aux idées d’Elisée Reclus, René Dumont, Françoise D’Eaubonne, André Gorz, Alain Fournier, Vandana Shiva, Félix Guattari, Wangarri Mattaï, Murray Bookchin.

La solidarité écologiste transnationale s’est exprimée dans des interventions et des messages adressés à l’Assemblée transnationale par un message de Janet Biehl (USA), des militants italiens de Potere al Popolo, du CDKF (Communauté Kurde de France), de Raphaël Lebrujah, militant de PEPS en direct du Rojava, de l’association antinucléaire japonaise Yosomono-net), du CDR – Paris de Catalogne.

D’autres invité.es représentant le courant syndicaliste Émancipation, la Revue Terrestre ont participé aux travaux et les représentant.e.s de différents mouvements et partis politiques sont intervenus : Anne Hessel (Nouvelle Donne), Dominique Bertinotti (Générations) , Danielle Simonnet (PG / FI), Alain Pagano (Comité exécutif du PCF), Roland Meirieux (Ensemble), Jean- Pierre Lemaire (Ensemble insoumis) Emile Fabrol (NPA Commission Ecologie), Adèle Dorada (Union communiste libertaire), François Lutaud (GDS), Jérôme Gleizes (Le souffle de l’écologie EELV).

Sur le plan organisationnel, l’Assemblée constituante a décidé que l’organisation du mouvement reposerait sur quatre piliers : outre les cinq composantes politiques déjà citées, elle comprendra des Assemblées territoriales, des réseaux ouverts et autonomes (contre les crimes industriels, contre la précarité, réseaux éco-féministe, écologie et culture, éco-syndicaliste,minorités régionales et culturelles, etc.) et des membres adhérents directement via les réseaux numériques.

– l’extension de la diffusion de la lettre numérique adressée régulièrement aux militant.e.s écologistes dans les réseaux sociaux, de la page Facebook dédiée et la création rapide d’une chaîne Youtube et d’un site Web performant.

– la constitution de Groupes de travail (métropolisation des villes et territoires ruraux, Travail, salaire et revenu, rapport à l’État et Institutions)

– la création d’un réseau Jeunesse pour mutualiser les expériences et renforcer une intervention prioritaire dans ce secteur.

– la création d’un Réseau Culture et Écologie qui se réunira à l’occasion du Felipe (Festival de Livre et de la Presse écologique)

– la création d’une Fabrique coopérative d’idées et d’un espace de formation à destination des militants de l’écologie populaire et sociale

– le développement d’un Réseau d’éducation populaire en lien avec Émancipation Collective visant à repolitiser la société, à l’occasion de rassemblements dans une vingtaine de lieux de France

L’Assemblée constituante a décidé pour les prochaines semaines :

  • d’une campagne contre l’article 14 de la loi Engagement et Proximité (défense des précaires du et du choix des modes de vie : saisonniers, yourtes, cabanes …).
  • d’inviter tous les partis français présents à l’Assemblée constituante de participer au meeting du 3 décembre à Paris sur la libération des prisonniers catalans.
  • de continuer les campagnes pour le référendum sur l’ADP et contre la réforme des retraites dans le cadre des comités unitaires ad hoc.
  • de reprendre l’Appel à la grève du 5 décembre de l’Assemblée des Assemblées des Gilets Jaunes.
  • de préparer la manifestation féministe du 23 novembre et la grève du 8 mars en liaison avec le réseau éco-féministe en construction.

Cette Assemblée Constituante, marquée par la démocratie, la fraternité dans les débats, la volonté de construire un large mouvement pour l’écologie populaire et sociale pour les combats qui viennent, s’est conclue par l’accord sur la mise en place d’un Comité de Coordination Confédéral (CCC) qui poursuivra le processus constituant.