Communiqué de PEPS : Macron criminel ! L’Etat colonial tue ! Pour l’indépendance de la Kanaky !

Macron et son gouvernement sont entièrement responsables de la situation de guerre coloniale qu’ils ont engendrée. Les manifestations populaires ont fait l’objet d’une répression intense à laquelle participent des milices de colons armés. À l’heure actuelle, il y a déjà au moins 6 morts et les blessé·es se comptent déjà par centaines.

Macron à la suite du mouvement des Gilets Jaunes, des mouvements sur les retraites, de la révolte des quartiers populaires suite à la mort de Nahel, se montre arrogant, déterminé à infliger une défaite au peuple Kanak, méprisant ses coutumes et ses organisations.

Nous accusons Macron d’avoir organisé le troisième référendum en pleine pandémie du Covid en refusant de prendre en compte le deuil du peuple Kanak. Le boycott massif fait que ce troisième référendum est nul et non avenu.

Nous accusons Macron d’avoir nommé ministre une des cheffes des colons , Sonia Backes, montrant ainsi que l’État prenait fait et cause pour la défense des colons contre le peuple Kanak.

Nous accusons Macron d’avoir nommé comme négociateur en chef le Ministre de la police, Gérald Darmanin traitant ainsi comme une affaire sécuritaire la question de la décolonisation de la Nouvelle Calédonie pourtant inscrite depuis des décennies comme territoire à décoloniser par l’ONU.

Nous accusons Macrond’avoir fait adopter un projet de loi d’élargissement du corps électoral en Kanaky qui s’oppose directement aux revendications du peuple Kanak. Le rapporteur de ce projet de loi a été le député Renaissance Nicolas Metzdorf, lui aussi un des chefs radicalisés des colons néocalédoniens.

Nous accusons Macron de ses propos va-t-en-guerre et d’avoir instauré l’état d’urgence, un mécanisme hérité de la guerre d’Algérie.

Nous accusons Macron de tenter de faire un hold-up sur le nickel, ressource appartenant au peuple kanak et de vouloir transformer la Nouvelle Calédonie en base militaire stratégique indo- pacifique contre la Chine.

Pour PEPS, Macron est personnellement responsable de la situation de guerre coloniale qui aurait pu être évitée en entamant réellement un processus de décolonisation et en respectant l’esprit de l’accord de Nouméa qui associait réellement les représentants du peuple Kanak. 

Le gel du corps électoral prévu par l’Accord de Nouméa (après 4 années d’insurrections) s’inscrit dans cette logique : il s’agissait d’organiser la décolonisation : les électeurs, électrices étaient appelé·es à devenir les futurs nationaux d’une Kanaky souveraine à l’issue d’une période de décolonisation pacifique.

On revient complètement sur cette logique aujourd’hui : élargir le corps électoral comme le gouvernement, la droite et l’extrême droite viennent de le décider n’a qu’un seul but : faire en sorte que les Kanak soient minoritaires au sein de la colonie de peuplement qu’est la Nouvelle Calédonie.  Ce coup d’État législatif et néo-colonial, Macron et Darmanin l’assument jusqu’à l’usage de la force. les opposant.es sont délégitimé.es et qualifié.es de « voyous », criminalisé.Es, et pour finir l’État français les tue.

La question kanak est une question coloniale, et le colonialisme est une violence : né dans la violence, prolongé par la violence, enfantant la violence. Le gouvernement porte directement la responsabilité des événements. Il doit sans tarder se donner les moyens de restaurer la paix civile, en commençant par retirer le projet de loi constitutionnelle sans délai, et entamer sur le champ des pourparlers dans le respect du droit international et des résolutions de l’ONU qui a inscrit l’archipel sur la liste des territoires « non autonomes et à décoloniser ». L’indépendance est inéluctable : réprimer l’aspiration à la liberté du peuple Kanak est vain et ne conduira qu’à de nouveaux drames inutiles.

La question de la décolonisation concerne l’ensemble des territoires ultra marins colonisés par la France. De la Polynésie à Mayotte, de la Guyane à la Martinique et à la Guadeloupe, les peuples luttent pour leur droit à l’autodétermination.

PEPS soutient le droit du peuple Kanak à l’autodétermination, exige le retrait du projet de loi élargissant le corps électoral en Nouvelle-Calédonie et la reprise de la négociation avec les représentant·es du peuple Kanak.

PEPS s’oppose à toute intervention armée sur le territoire de Kanaky, et soutient les organisations de lutte contre le colonialisme en Kanaky, en particulier le CCAT, Cellule de coordination des Actions de Terrain , émanation du FLNKS et l’Union syndicale des travailleurs Kanak et des exploités (USTKE)

PEPS, investi dans le cadre du collectif français Solidarité Kanaky, appelle à soutenir toutes les initiatives de solidarité avec le peuple Kanak et notamment celle du samedi 24 mai prochain.

Pas de paix en Kanaky , pas de JO !

Il est fini le temps des colonies

Indépendance pour la Kanaky !

Paris, le 21 mai 2024