Comprendre, déconstruire, lutter contre l’écofascisme

Les cahiers de formation de PEPS n°1

Introduction

Les 17,9 % de Marine Le Pen à l’élection présidentielle de 2012, les 10,7 millions de voix obtenues au 2nd tour de l’élection présidentielle de 2017, et les 13,3 millions de voix obtenues en 2022 montrent que non seulement le discours fasciste s’est installé durablement dans la société française, mais aussi que son principal représentant, le RN, progresse.
L’arrivée récente de Zemmour dans l’arène politique ne fait qu’aggraver la situation.
Cette situation ne peut nous laisser indifférentEs, tant les « valeurs » et l’idéologie portées par le RN sont aux antipodes des valeurs des écologistes de rupture. Nous, écologistes, avons une responsabilité particulière pour combattre le venin raciste et islamophobe, sexiste et patriarcal, homophobe, antipopulaire de l’extrême droite et dénoncer les pseudos solutions du RN qui consistent à dresser les unEs contre les autres les précaires, les immigréEs, les FrançaisEs, les chômeur·euses et celles et ceux qui ont un emploi. Mêlant le greenbashing au greenwashing l’extrême –droite veut faire de l’écologie un axe de bataille pour sa conquête du pouvoir en 2027.
Dans l’écologie, si les solutions qu’ils préconisent aujourd’hui passent par la fin des éoliennes, le recours au nucléaire et la défense des chasseurs et de la viande, l’obsession pour la préférence nationale du RN et de Reconquête peut déboucher demain sur une écologie essentialiste « blanche », prônant la préservation de la « race blanche ». Ce combat écolo antifasciste doit être pris en charge par toutes les organisations écologistes, associatives ou politiques et, autant que possible, dans l’unité la plus large.
C’est pourquoi PEPS a décidé de réaliser cette brochure pour décrypter ce qu’est l’écofascisme.

1 – La dimension historique de l’écofascisme:

L’écofascisme est présent depuis la naissance de l’écologie à travers l’écologie scientifique et l’écologie coloniale. Les premiers écologues sont envoyés dans les expéditions coloniales pour étudier les plantes, la faune et la flore.

Ces théories vont d’abord s’appuyer sur le racialisme issu d’une écologie coloniale qui va faire florès dans cette période d’expansion colonialiste. Les bateaux rapportent des plantes, des animaux et des humains que l’on étudie. On ne peut cependant résumer l’écologie scientifique à cette vision racialiste. Les principaux concepts de l’écologie comme les écosystèmes, ou l’interdépendance en sont nés mais le scientisme est à la base de l’application systémique et souvent dogmatique de ces concepts.
L’écologie en naissant comme une science au XIXème siècle est victime de l’influence des idées racialistes qui dominaient les théories de l’évolution et des populations.

1.1 – Le darwinisme social:

Le créateur du terme écologie. Ernst Haeckel est le principal vulgarisateur en Allemagne et en Europe du darwinisme avec la théorie de l’évolution. Mais dans le même temps il est un des pères du darwinisme social qui repose sur deux idées forces fondées sur la maxime: « Adaptez-vous ou disparaissez comme les autres singes ! «  l’idée de sélection naturelle et de compétition entre les espèces animales et l’homme, le remplacement des hommes par les machines, que ce soit dans la production ou la reproduction. Ernst Haeckel1 a été l’un des premiers à proposer une classification des races humaines en s’appuyant sur la théorie de Darwin. Selon Haeckel, les races noires étaient les plus proches du singe, tandis que les Indo-Germains (regroupant selon lui les Allemands, les Anglo-Saxons et les Scandinaves) constituaient la forme la plus évoluée de l’humanité. Dans le même ouvrage où il invente le terme « écologie », on peut ainsi lire sous sa plume : « Si l’on voulait à tout prix établir une limite bien tranchée, c’est entre les hommes les plus distingués et les sauvages les plus grossiers qu’il faudrait la tracer en réunissant les divers types humains inférieurs ». Cette opinion est en effet celle de beaucoup de voyageurs… Un anglais qui a beaucoup, voyagé et séjourné longtemps sur la côte occidentale de l’Afrique, écrit ceci : « À mes yeux, le Nègre est une espèce humaine inférieure. Je ne puis me décider à le regarder comme homme et comme frère, car alors il faudrait aussi admettre le gorille dans la famille humaine ».
Mouvement scientifique, le darwinisme social a toujours employé les moyens de la science à la création d’une espèce supérieure destinée à dominer ou à éliminer les autres. Depuis plus d’un siècle, les racialistes ont donné à leur projet et activité toutes sortes de noms qu’ils jugeaient propres à séduire et à impressionner : « eugénisme », « viriculture », « aristogénie », « anthropotechnie », « sélectionnisme ».
Aujourd’hui, ils se disent « transhumanistes »- ceux du moins qui ne se cachent pas derrière le manteau de la science, de la médecine et du progrès pour nous mettre devant le fait accompli.
Les géographes libertaires, Élisée Reclus et Kropotkine s’opposeront au darwinisme social, ce dernier publiant un livre fondateur de l’écologie sociale : « L’entraide » qui prônait contre la loi de la jungle, la coopération entre les espèces dans le vivant et chez les humains.

1.2 – Le malthusianisme:

Le malthusianisme est la doctrine de Thomas Robert Malthus (1766-1834), pasteur et économiste anglais du début du XIX e siècle. Cet auteur pensait avoir mis en lumière « La tendance constante qui se manifeste dans tous les êtres vivants à accroître leur espèce plus que ne le comporte la quantité de nourriture qui est à leur portée ». De cette « loi naturelle », il concluait au danger de surpopulation du globe et préconisait la limitation des naissances par la chasteté et le recul de l’âge du mariage. Par extension, on appelle malthusianisme ou néo-malthusianisme l’ensemble des doctrines qui, se réclamant plus ou moins ouvertement de Malthus, préconisent les pratiques anticonceptionnelles. La pensée écofasciste reprend les thèses de l’économiste Thomas Malthus, qui recommandait une restriction de la natalité pour réduire l’accroissement de la population et éviter ainsi sa paupérisation.
Une thèse, par exemple, développée par l’écrivain finlandais Pentti Linkola. Mort en 2020, cet activiste écologiste appelait à la diminution de la population. À partir des années 60, le malthusianisme infuse les thématiques soulevées par la deep ecology donnant naissance par exemple au mouvement Earth First!, né de la peur de la surpopulation et de la radicalisation de la conscience écologique. Encore aujourd’hui, ces notions nourrissent le discours de certains décroissants qui préconisent la réduction de la population ou de certaines ONG qui au nom de la protection de l’environnement, veulent vider des zones naturelles des peuples qui les habitent, par exemple en Afrique.

1.3 – Le mouvement völkisch, un ethno nationalisme:

Pour les tenants de ce concept völkisch, les forêts constituent l’essence même du peuple allemand, et leur
destruction liée au capitalisme, à l’industrialisation et à l’urbanisation – supposément orchestrées par les Juifs – serait contraire à l’éthos du peuple allemand. Ces idées influencent profondément le Parti national-socialiste des travailleurs allemands, notamment au travers de « l’aile verte » du parti nazi chapeautée par Richard Walther Darré, ministre de l’agriculture jusqu’en 1942, et Rudolph Hess. Notons au passage qu’Himmler avait été enthousiasmé par certaines idées portées par les mouvements völkisch : le concept de Lebensraum (biotope en allemand, qui sera entendu comme « espace vital » par le nazisme) en découle d’ailleurs directement. L’Allemagne est vue comme disposant d’espaces vitaux au sein desquels protéger la ruralité et les terres agricoles est nécessaire pour préserver le peuple allemand. Dans l’idéologie nazie, la protection de l’environnement est hautement racialisée, naturaliste et mystique.
Cela a débouché sur des mouvements de type hygiéniste ou eugéniste, des mouvements pour la nature qui en Allemagne organisaient des centaines de milliers de jeunes. Il existe une écologie d’extrême droite ancienne et il est possible d’en faire la généalogie2.
Il est possible de distinguer deux traditions intellectuelles pour comprendre la place importante qu’occupe l’écologie dans l’extrême-droite en Europe. D’une part, une tradition qui prend son origine en Allemagne et dans les pays nordiques et défend une vision antimoderne et antiprogressiste, où l’homme
retrouve un épanouissement originel dans le respect d’une nature idéalisée.

D’autre part, une tradition méditerranéenne et notamment italienne, où le fascisme se construit en lutte contre la nature et par la valeur essentielle du travail. L’homme fasciste devrait ainsi construire le monde économique, politique, social et intellectuel contre une nature qu’il domine.
Ces origines intellectuelles de l’écofascisme produisent aussi bien une fascisation de l’écologie qu’une écologisation du fascisme. S’ils ont été un prétexte pour Luc Ferry à travers son ouvrage « Le nouvel ordre de l’écologie », de stigmatiser l’écologie politique, il n’en reste pas moins que dès sa naissance le mouvement écologiste est profondément marqué par l’idéologie de la pureté de la race.

2 – L’écofascisme est pluriel. Il n’y a pas un écofascisme mais plusieurs:

Dans l’écofascisme, les idées et les hommes peuvent passer d’un courant à l’autre, et influer sur les orientations des formations politiques. L’éco fascisme est un caméléon qui a de multiples facettes. Cette déclinaison que nous proposons n’est pas nécessairement exhaustive. Elle peut varier selon les époques et les pays mais elle permet au moins de renseigner les diverses formes que peut prendre l’écofascisme.

2.1 – Le carbo-fascisme ou le fascisme fossile de Bolsonaro –
Trump,

prêts à tout pour conserver les parts de marché des majors pétroliers : Le néologisme « carbofascisme » apparaît sous la plume de Jean-Baptiste Fressoz en 2018, dans le journal Libération. Ce terme définit les partis et les dirigeantEs mettant en place des politiques autoritaires, usant d’une rhétorique nationaliste, voire raciste, et méprisant les enjeux écologiques au point de mettre en œuvre des politiques ouvertement écocides. J. Bolsonaro ou D. Trump sont des exemples de carbo-fascistes capitalistes.
Pour ces criminels climatiques, le négationnisme vis-à-vis du changement climatique est la norme. L’extermination des peuples de l’Amazonie, le gaz de schiste qui cannibalise les terres agricoles, les guerres, les coups d’État, la défense des dictatures, tout est bon pour que le gaz et le pétrole continuent à faire crever la planète. Accro aux combustibles fossiles, le « carbo-fascisme » implique une fuite en avant à tous les niveaux. Le nationalisme écologique se manifeste par une volonté d’éliminer le recours à des sources étrangères de carburant et d’énergie par la promotion des source d’énergie de remplacement qui peuvent être créées de manière adéquate et maintenues avec la frontière d’un pays. Le Brésil affiche un exemple de ce cas en devenant complètement autonome en matière énergétique.
On peut dire qu’en France, Zemmour est un peu le dépositaire du fascisme fossile. Il est un climato- sceptique soft disant qu’il n’a pas de religion à ce sujet, flatte les automobilistes en voulant abaisser les normes environnementales, faire sauter les limitations de vitesse et en finir avec le permis à point. C’est lui qui va le plus loin en matière nucléaire. Son modèle d’écologie c’est Trump.

2.2 – L’agrarisme:

Une autre version du climato scepticisme est l’agrarisme qui s’est développé récemment en Hollande et a été un des marche pieds de la victoire de Gert Wilders et de son parti lié au RN. Le BBB, Mouvement agriculteur-citoyen créé il y a à peine quatre ans, a largement remporté les élections provinciales, en arrivant en tête dans les douze régions du pays. Son principal mot d’ordre est simple : l’opposition au « plan azote » élaboré par le gouvernement libéral- conservateur du Premier ministre, Mark Rutte.
Petit pays doté d’une agriculture très intensive, qui expérimente les fermes bovines flottantes et l’élevage de poulets sur étagères, les Pays-Bas produisent quatre fois plus d’azote que la moyenne européenne. Selon les chiffres officiels, 61 % des immenses cheptels et de leurs millions de tonnes de lisier. En 2019, la Cour suprême a contraint le gouvernement à agir en estimant qu’il avait failli à ses obligations européennes en matière de réduction des rejets azotés. Cette date a marqué le point de départ du plan azote, qui vise la réduction de 50 % des émissions d’ici 2030.
Ce sont les agriculteurs qui doivent souffrir le plus du plan. Il prévoit la réduction de certaines exploitations, par des rachats contraints de terres, et la diminution d’un tiers du nombre de têtes de bétail. Selon les estimations du gouvernement, plus de 11 000 fermes pourraient devoir cesser leur activité et 17 000 autres devraient réduire la taille de leur troupeau. Les fermiers protestent contre ces réglementations depuis 2019. Ils ont le sentiment d’être sacrifiés et de payer pour les erreurs du gouvernement.
Le BBB a réussi à prospérer sur ce sentiment et à en faire quasiment une question d’identité nationale. En France la Fédération Nationale des Chasseurs qui présente une liste aux élections européennes essaie de surfer sur ce sentiment d’appartenance à la ruralité.
Hormis ce carbo-fascisme qui regroupe les climato-sceptiques qui estiment que l’écologie doit être combattue en tant que telle, il faut distinguer d’autres versions de l’écofascisme qui ont en commun de mettre les questions sur l’immigration, au cœur des discours de l’extrême droite dès ses origines, en y englobant les considérations écologistes.

2.3 – L’écologie racialiste, version complotiste, néopaïenne et identitaire de l’écofascisme:

Le 15 mars 2019, à Christchurch, en Nouvelle-Zélande, un homme répondant au nom de Brenton Tarrant, équipé d’armes de guerre, tuait dans plusieurs mosquées 51 personnes et en blessait 49 autres. Il écrit dans son manifeste : « Je me considère comme un écofasciste ». « L’environnement est détruit par la surpopulation, et nous, les Européens, sommes les seuls qui ne contribuent pas à la surpopulation. (…) Il faut tuer les envahisseurs, tuer la surpopulation, et ainsi sauver l’environnement « .
Ces éco-fascistes sont adeptes de la théorie du Grand Remplacement. Ils veulent nous vendre une écologie raciste, réservée aux blancs, qui exclu ceux qui ne répondent pas à ces critères où le droit du sang l’emporte sur le droit du sol. Les Fake News encouragés par les réseaux sociaux sont le vecteur de cette écologie où les vérités alternatives corrompent l’esprit public. En janvier 2011, Laurent Ozon, un écologiste de tendance néo-droitiste, païen et amateur de solstices, adhère au FN. Après un rapide passage chez les Verts et sa collaboration à la revue « Le recours aux forêts » et à l’association Nouvelle écologie dans le sillage gréciste, Laurent Ozon est censé développer la sensibilité écologiste absente du programme du parti. Prise de guerre éphémère, il quitte le FN en août 2011 à la suite de son soutien à Breivik, ce militant fasciste auteur d’un massacre de masse en Norvège contre des membres de la jeunesse socialiste.
Ozon est un adepte du « Grand Remplacement ». Il défend, en coulisses, le principe du théoricien nazi, Walther Darré : « Une terre, un sang, un peuple » (Blut und Boden : Sang et Sol) et préfère, côté public, développer le principe du « droit des peuples à vivre chez eux selon leurs coutumes et leurs droits » ce qui n’est rien d’autre qu’une version de l’ethno différencialisme du GRECE.
Selon leurs théoriciens, il s’agit de préserver les cultures et les diversités humaines, c’est-à-dire, les identités spécifiques ;.
L’écologie ne consiste pas seulement à préserver des espèces animales mais à préserver la diversité des peuples. Pour lui, s’il y a trop d’immigrés ou si les couples homos sont autorisés, il y a un risque d’introduction d’un désordre, car il y a des différences d’espèces dans le règne Avec l’ethno-différencialisme on est passé progressivement d’un racisme biologique à un racisme culturel ; d’où, d’ailleurs plus le rejet de l’islam que celui des immigréEs (incompatibilité entre les cultures arabo musulmane et européo-occidentale).

2.4 – Le folkisme, une autre version de l’ethno-différencialisme:

Pierre Vial est le cofondateur du Groupement de recherche et d’études pour la civilisation européenne (Grèce). Ancien conseiller régional pour le FN, passé au MNR de Bruno Mégret, ce suprémaciste blanc crée en 1995 le mouvement « Terre et Peuple », néopaïen et identitaire.
Ce néo paganisme, revendique une écologie qui repose sur un “ethno-différentialisme“ et une idée principale : “ Une terre, un peuple“. L’historien Stéphane François, auteur des Vert-Bruns, l’écologie de l’extrême droite française (Le Bord de l’eau, 2022), l’analyse comme « la fusion d’un racisme biologique » avec un différentialisme radical aux assises païennes qui, sous le couvert de l’éloge de la différence culturelle, a légitimé en retour une nouvelle forme de racisme.
Chaque “race” étant adaptée à son environnement, nous devrions, selon les folkistes, respecter les différents modes de vie et empêcher l’occidentalisation des populations immigrées, et refuser de les accepter sur le sol européen, car le métissage est vu comme un ”ethnocide” .

2.5 – L’écologie intégrale, version catho réac de l’écofascisme:

Autre courant central de l’écologie d’extrême droite, l’écologie intégrale trouve ses origines dans le mouvement royaliste Action française, inspiré du nationalisme intégral de Charles Maurras. Théorisée à l’origine dans une revue de l’Action française Marseille par Jean-Charles Masson, l’écologie intégrale souhaite un ré-enracinement de la France en vue de dé-nomadiser culturellement le pays pour respecter la nature éternelle, seul moyen de sa renaissance.
Enracinée dans le catholicisme, cette écologie est portée par des héritières de la Manif pour tous, comme Eugénie Bastié, journaliste au Figaro, ou Marianne Durano. Avec le mari de cette dernière, Gaultier Bès, ils sont des piliers de la revue d’écologie intégrale Limite, dont la publication s’est arrêtée en octobre 2022.
Le conservatisme intrinsèque de ce courant s’articule autour de la nature, mais aussi du corps humain, du domestique et du local. Il s’agit de réconcilier l’écologie humaine et l’écologie environnementale classique. Le concept porté par Limite est introduit en France d’abord dans les milieux chrétiens, notamment catholiques, par Falk van Gaver en 2007 dans un article du magazine catholique ”L’Homme nouveau”, intitulé ” Pour une écologie intégrale”. Il le reprend ensuite en 2020 dans son livre ”L’écologie selon Jésus -Christ”.
En France Gaultier Bès de Berc emprunte l’expression dans ”Nos limites, pour une écologie intégrale” (éditions Le centurion) publié en 2014.
Cet essai manifeste s’en prend aux sociétés marchandes sans frontières entre les cultures, entre ”l’homme et la femme” et dessine les contours d’un idéal ”d’entraide” et ”de sobriété” qu’offrirait l’écologie intégrale. Leur cheval de bataille : la protection de la vie, de la planète à l’embryon humain, entre décroissance anticonsumériste à la Pierre Rabhi et militantisme ”pro-vie” (anti-avortement, anti-euthanasie, etc.).

Avec eux, fini le temps où Christine Boutin défendait les convictions catholiques la Bible à la main. La jeune garde de Limite joue des codes hédonistes de la contre-culture des années 60 et manipule des références philosophiques et littéraires éclectiques : Bernanos, Debord, Pasolini, Orwell, Ellul, Latouche ou encore Simone Weil. Le concept se trouve aussi sous la plume du Pape François dans son encyclique ”Laudato si” en 2015. Suite à cette encyclique papale, la Communauté Saint- Jean fonde l’ ”Académie pour une Écologie Intégrale” en 2017, située au sanctuaire Notre Dame de Chêne, près de Sablé sur Sarthe. Plus proche de Marion Maréchal, Limite exprime le courant anti-avortement de la Manif pour tous. Pour ceux- ci, il s’agit de préserver, à travers l’ ”écologie humaine”, la ”vie” sous toutes ses formes, de respecter la famille, Dieu et la Création. Les Français d’abord, la planète ensuite.
Cette écologie intégrale moralisatrice et traditionaliste a donc ressurgi à la faveur des discours contre le mariage homosexuel. Mais, instrumentalisant l’écologie, notamment dans son champ défense de la vie, récupérant et mettant au service de valeurs très conservatrices la réflexion engagée au sein du catholicisme sur les rapports homme-nature, ce mouvement est loin d’être partagé par tous les catholiques. La notion d’écologie humaine […] en plaçant la question morale du respect de la vie humaine au centre du débat, détourne le croyant de la nature et des enjeux environnementaux.
L’écologie intégrale des intégristes, n’est pas étrangère à la croisade ”anti genre” orchestrée par des groupes catholiques depuis les années 90, en France et en Italie notamment, afin de réaffirmer l’”ordre naturel” de la sexualité. En 2017, Limite ouvre même ses portes à l’ex-militant du Larzac et député européen José Bové, ouvertement opposé à la PMA, qu’il compare dans les pages de la revue à l’eugénisme.
Une version néo-païenne de l’ ”écologie intégrale” fait l’objet d’une convergence marquée par des allers-retours entre les courants intégristes et païens. Comme cet entretien de la philosophe chrétienne Chantal Delsol, paru en juin 2016 dans Éléments, et dans lequel elle prône une alliance avec les écologistes païens de la Nouvelle Droite.

L’écologie intégrale converge à travers ses 2 versions, vers la défense de l’identité française et du national-conservatisme, allergique dans les deux cas, à l’appel de l’égalité et de l’émancipation des individus, pensé par les Lumières.

2.6 – L’écologie survivaliste : version effondrement del’écofascisme:

Le survivalisme est une variante radicale de l’ “écologie profonde“ (avec des aspects primitivistes), qui prône le repli dans de petites communautés rurales pour survivre afin de sauver la planète des dangers qui la menacent : le surpeuplement et la pollution. Ce courant né aux États Unis commence à s’installer en France il y a une quinzaine d’années.
Le courant survivaliste d’extrême droite apparaît en France dans le début des années 2000, inspiré des livres de Guillaume Faye ou du Choc des civilisations de Samuel Huntington.
Les craintes de l’islam et de l’immigration, ou vis-à-vis de théories du complot comme le grand remplacement ou le génocide blanc y sont communes.
Durant le milieu des années 2010, divers groupes survivalistes d’extrême droite se constituent en structures communautaires afin de se préparer à la guerre ethnique et à la reconquête territoriale.
En 2018, dix membres de l’Action des Forces Opérationnelles, un groupe survivaliste d’extrême droite sont arrêtés, suspectés de projets d’attentats.
Le survivalisme est présent dès l’origine dans l’idéologie du FN prôné par Jean Marie Le Pen : ” ma philosophie est le survivalisme car ma vie est un combat, un match permanent contre l’adversité, avec plus ou moins de chance ( …) Il ne nous reste plus beaucoup, de temps. L’humanité elle – même pourrait parfaitement disparaitre, notamment à la suite d’un conflit nucléaire. J’essaie d’ailleurs de convaincre mes compatriotes qu’il faut qu’ils se donnent un mois de survie avec un sac de riz, quelques boites de conserve et de l’eau. Car il est probable qu’à un moment donné on se retrouve en rupture d’approvisionnement. En cas de troubles graves, le supermarché ne tiendra pas 24 heures. Il sera pillé et incendié. Imaginons que le système de distribution d’eau soit attaqué et cesse de fonctionner. Seuls ceux qui auront pensé à mettre quelques bouteilles d’eau de côté survivront. Encore que l’eau ne soit pas indispensable … si on a du vin.3
Des revues comme ”Terre et Peuple” prônent une conception romantique de l’écologie, faisant la part belle aux poètes régionaux — Giono, Mistral, etc. — et aux classiques de la bibliothèque néonazie française — Saint-Loup ou Robert Dun, un ancien SS précurseur d’une écologie racialiste. Contre une écologie « colonisée par la gauche cosmopolite », leur écologie promeut la figure du paysan enraciné dans son milieu régional et fait le lien vision du nationalisme, et vient justifier la nécessité d’une révolution à la fois anticapitaliste et identitaire. En 2016, un des pontes du survivalisme, Piero SanGiorgio, déclarait que la véritable nature des Européens, ”C’est d’être un Waffen SS, un lansquenet, un conquistador. . . ”. Il ajoutait qu’ ”on fait en sorte que des gens qui n’auraient pas dû exister existent… on sauve les malades, les handicapés… c’est très bien, ça donne bonne conscience, mais ce n’est pas comme ça qu’on construit une civilisation, c’est comme ça qu’on la détruit”. Son livre ”Survivre à l’effondrement économique” s’est très largement vendu et a été traduit en dix langues.
Dans ses ouvrages, il théorise le concept de ”base autonome durable” (BAD) comme moyen de survie.
Selon lui, il faut acquérir des propriétés dans des zones rurales afin d’y établir des bases retranchées autosuffisantes tant au niveau alimentaire qu’énergétique, avec de quoi tenir une période difficile, pour participer à une guerre civile qu’il juge inéluctable. Piero San Giorgio organise avec le fasciste Alain Soral et son association Égalité et Réconciliation des stages de survie dans le sud de la France près de Perpignan (Pyrénées-Orientales). Il a aussi assuré la promotion d’articles de survivalisme sur le site de commerce en ligne Prenons le maquis d’Alain Soral, dont il a été partenaire et actionnaire.
Alain Soral lui-même s’est installé à la campagne. Il a acheté à Ternant, dans la Nièvre, une ferme au lieu-dit La Souche. À l’extrême droite, plusieurs militants ont fait le choix d’un retour à la terre ou, du moins, d’une vie loin des métropoles. Ce repli à la campagne est vu comme une première étape, avant de repartir à la reconquête du territoire.

2.7 – Le localisme version pétainiste de l’écofascisme:

La première tendance du localisme s’enracine dans la pensée du philosophe Herder (1744-1803) : critiquant l’universalisme des Lumières, qui faisait de l’homme un individu abstrait, émancipé de toute attache. Ce philosophe allemand du XVIIIe siècle réhabilite la diversité irréductible des peuples. Cette diversité est déterminée par le milieu singulier, le “sol natal“ sur lequel un peuple vit. “Le jeune arbrisseau languit loin du sol natal de la simplicité“, ajoute-t-il. Heidegger reprendra à son compte, au XXe siècle, cette idée que l’être des peuples est indissociable de leur « enracinement séculaire » dans une « terre nourricière », parce que ce “ pays natal “ est le cadre singulier de leur histoire. Variante soft de l’écoracialisme, le localisme en a de fait les mêmes caractéristiques. Pour l’extrême droite, il s’agit d’articuler de façon cohérente le rejet de l’immigration, la stigmatisation de tout corps étranger à la Nation et le souci de l’environnement. Marine le Pen dit qu’il faut protéger « les écosystèmes, à commencer par les écosystèmes humains que sont les nations ». Hervé Juvin, l’ex-“Monsieur écologie“ du Rassemblement National, marginalisé en raison de sa condamnation pour violences conjugales après avoir été élu eurodéputé en 2019 sur la liste RN, comparait les migrants à des “espèces invasives“, face auxquelles“ l’homme doit défendre son biotope“. Dans son manifeste, publié en mars 2021 et truffé de citations de Césaire ou de Proudhon, le “Parti Localiste“ fondé par Juvin et son acolyte Andréa Kotarac assure que “toute la France est une zone à défendre“. Cette version modernisée du slogan pétainiste : “La terre ne ment pas“ reprend nombre de thèses écologistes sur le respect et l’importance du territoire et notamment la relocalisation, les circuits courts et l‘économie circulaire. Andréa Kotarac, assistant parlementaire de Juvin, conseiller régional Rhône-Alpes, issu de la France Insoumise qui lui a succédé, essaie de structurer ce courant localiste à travers ce micro- parti affilié au RN. En Avril 2019, Marine Le Pen a présenté un Manifeste européen appelant à “l’émergence d’une civilisation européenne, localiste, enracinée“ à l’opposé de “l’idéologie nomadiste hors sol pour bobos mondialistes globalistes et sans frontières“.

2.8 – Le patriotisme écologique, version greenwashing et soft de l’éconationalisme:

En 2012, le programme frontiste était pratiquement silencieux sur la question de l’écologie, limitée à la question de la protection de la faune, de la flore, des paysages, des terroirs.
En février 2013, Marine Le Pen mène une campagne en défense de la ruralité. La position du FN en matière d’écologie est aux antipodes de celle d’Alain de Benoist. L’écologie est subordonnée au productivisme et ne doit en aucun cas “être synonyme de décroissance“.
Le FN s’oppose à toute création d’un impôt au nom de l’écologie. En 2014, Marine Le Pen recrute Philippe Murer, un économiste qui prend en charge un nouveau collectif lancé par le mouvement Collectif Nouvelle Écologie, et rédige, en janvier 2017, le discours de Marine Le Pen sur le développement durable. Il dénonce les “menaces que font peser le dérèglement du climat, la pollution de l’air, de l’eau, des terres et l’extinction des espèces“. Pour Marine Le Pen, même si l’activité humaine y contribue, le changement climatique n’est pas un dogme. Le parti se prononce pour “une France durable“, la transition énergétique, la défense des territoires ruraux, une agriculture plus écologique avec le passage de l’agriculture chimique aux nouvelles formes (permaculture, biologique, agriculture forestière, agriculture de conservation).
Toutefois, le virage écolo a ses limites: “Nous pensons que l’écologie doit être constructive et non punitive. L’interdiction abrupte des pesticides aurait des effets désastreux sur la partie la moins prospère de la population“.
Le “patriotisme écologique“ est mis en avant, il faut transformer la PAC en PAF (politique agricole française) et défendre les produits français « contre les importations provenant de l’étranger qui ne respectent pas les normes imposées aux produits français», car “le supranational n’apporte aucun résultat, le vrai levier d’action c’est la nation“.
La défense des principes de “l’ordre naturel“ constitue la colonne vertébrale de la pensée frontiste dans le domaine de l’écologie et les questions environnementales sont traitées dans le cadre national. Dans le domaine énergétique, le FN défend l’idée que “la véritable écologie consiste à produire et à consommer au plus près et à retraiter sur place“.
Le RN précise qu’il est nécessaire de “moderniser et de sécuriser“ la filière grâce au contrôle de l’État sur EDF en “lui redonnant une véritable notion de service public“. Le Pen insiste sur la consolidation de l’industrie nucléaire qui est “une priorité absolue […]“. Sur le plan environnemental, le consensus scientifique est simple, l’électricité nucléaire est sûre, constante, abondante et surtout quasi intégralement décontaminée. Le stockage des déchets ne représente aucun problème de sécurité, elle souhaite relancer le nucléaire via la création de cinq paires d’EPR et cinq autre EPR2, le prolongement jusqu’à soixante ans des centrales et la réouverture de Fessenheim. Sur la question des éoliennes, son “plan écologique pour la France“ veut mettre fin à l’éolien et démanteler le parc existant. Le RN demande un moratoire immédiat et Marine Le Pen salue le travail des associations anti-éoliennes et “compatit à la souffrance des Français suite à leur installation“.
Marine Le Pen l’assure en septembre 2023 :“J’incarne depuis dix ans la vraie écologie“.

2.9 – L’éco fascisme élitiste des riches, version insidieuse et antihumaniste de l’écologie:

Celle-ci est peut-être la plus dangereuse de toutes car elle ne se pare d’aucun drapeau. Elle s’impose comme un mode naturel de sélection issue de l’’intrusion des technologies dans notre vie quotidienne. Cette nouvelle fracture entre le peuple et les élites est en train de fait de créer un séparatisme où une élite de surhommes domine l’immense majorité des dirigés.
Dans Homo Deus, Yuhal Noah Harari l’explique : “Ces surhommes jouiront de capacités inouïes et d’une créativité sans précédent (…). Mais la plupart des humains ne seront pas augmentés et formeront donc une caste inférieure, doublement dominée par les algorithmes informatiques et les nouveaux surhommes“.
Le vrai éco-fascisme qui nous attend, c’est la convergence entre l’Intelligence Artificielle, les Big Data, la robotique sous la coupe de la Révolution numérique dirigée par les GAFAM. La géo-ingénierie qui engendrera de nouvelles catastrophes environnementales complète la gamme d’actions mortifères de ce capitalisme technologique qui asservit et exploite les hommes et les femmes, en les réduisant à des rouages ou les ressources, et applique les mêmes recettes dans l’asservissement de la nature.

3 – Que faire contre l’éco fascisme ?

  • Combattre l’éco-fascisme dans sa totalité. Les idées d’extrême droite sont en passe de gagner la guerre culturelle. Cette guerre a un terreau favorable. Grâce à la pandémie, un climat anxiogène s’est étendu. L’écologie mentale est pour PEPS une dimension importante de l’écologie au même titre que l’écologie sociale ou environnementale. Aujourd’hui, des millions de personnes sont atteintes d’éco anxiété qui se manifeste par le stress physique, des troubles du sommeil, de l’appétit et/ou des relations sociales, l’incapacité à entreprendre des projets par peur de l’effondrement ou un état dépressif, apathique et de découragement total. L’erreur des écologistes est d’avoir estimé que l’écologie politique était immunisée contre le virus fasciste. C’est faux. L’écologie comme tout système d’idée est pluriel. L’éco-fascisme comme le national-socialisme est une réalité. Si on fait comme si elle n’existait pas on risque d’être submergé par une vague qui s’appuiera sur les mêmes mots pour faire passer ses saloperies.
  • Déconstruire l’idéologie éco-fasciste en analysant de manière critique les propositions dites écologistes de l’extrême droite. Dans ce sens la dénonciation de la fascisation de l’écologie par des idées, des concepts qui lient l’immigration et la pureté de la race à l’écologie doivent être combattus avec fermeté ;
  • Montrer que les classes populaires seront les premières touchées par les politiques éco-fascistes. Dans les quartiers populaires, l’extrême droite ne s’attaque pas aux pollutions industrielles. Elle mène dans ses municipalités des politiques maffieuses sur les déchets. Elle soutient les pesticides…
  • Mettre en place une sorte de VISA sur l’écologie, (“Vigilances et initiatives sur l’écologie“), pour s’armer contre l’écologie d’extrême droite , en aidant le mouvement social et particulièrement le mouvement écologique à se former et à démystifier pour mieux le combattre l’éco-fascisme sous toutes ses formes.
  • En aidant, par des outils adaptés (journées de formation, brochures, affiches, etc.), les écologistes et tous ceux qui souhaitent se former et se mobiliser pour démystifier, les propositions prétendues “écolos“ de l’extrême droite.
  • Relayer toutes les prises de positions, actions des organisations écologistes contre l’extrême droite.
  • Alerter sur la présence dans les structures écologistes de militantEs d’extrême droite se prétendant écologistes.
  • Participer à la prise en main de nos affaires dans nos quartiers, dans nos entreprises, dans nos villages.
  • Construire l’autogestion, les communs en exigeant dans tous les domaines l’égalité et les solidarités en développant des Zones d’autogouvernement.
  • Construire l’écologie de rupture en fédérant les éco socialistes, les écologistes sociaux, les éco-féministes, les écologistes décoloniaux, les décroissants, les anticapitalistes c’est détruire l’idéologie fasciste là où elle doit être combattue.
  • Porter un projet de société radicalement nouveau :

Le militant libertaire Daniel Guérin expliquait : “Sur le plan des idées, l’éradication du fascisme ne sera totale et définitive que le jour où nous présenterons à l’humanité, et où nous ferons triompher, par l’exemple, une forme nouvelle de gouvernement des hommes, une démocratie authentique, totale, directe, associant tous les producteurs à l’administration des choses. Ce type nouveau de démocratie
n’est pas une chimère, une invention de l’esprit. Il existe. La grande Révolution française a fait entendre ses premiers balbutiements. La Commune de 1871 en a été la première tentative d’application“.

Nous devons créer les conditions d’une Seconde Commune, celle de l’époque où une Révolution pour la vie et le vivant est non seulement nécessaire mais possible.

  1. Ernst Haeckel, Histoire de la création des êtres organisés, d’après les lois naturelles [« Natürliche Schöpfungsgeschichte »], Paris, C. Reinwald, 1874 ↩︎
  2. Le puritanisme vert. Aux origines de l’écologisme Philippe Pelletier, le Pommier ,2021. ↩︎
  3. Jean Marie Le Pen, entretien avec Michel Eltchaninoff pour Dans la tête de Marine Le Pen, 2017. ↩︎

Bibliographie
Antoine Dubiau, Écofascismes, Grevis, 13 mai 2022, 224 p.
Stéphane François, Vert-Bruns. L’écologie de l’extrême droite française, Le Bord de l’eau, 2022 Malm Andreas, Zetkin
Collective. Fascisme fossile. L’extrême droite, l’énergie, le climat, éd. La fabrique, 2020, 368 p.
Pierre Madelin, La tentation écofasciste : Écologie et extrême-droite, Écosociétés, 2023, 264 p.
ANGUS Ian, BUTLER Simon. Ecosociété, 2015, 302 P. Une planète trop peuplée ? Le mythe populationniste, l’immigration et la crise écologique
Carte/Infographie:
Schéma de l’extrême droite française : Mieux la connaître pour mieux la
combattre[mise à jour janvier 2022]. La Horde, Reflex. En ligne : https://lahorde.samizdat.net/Cartographie-de-l-extreme-droite-francaise- mise-a-jour-janvier-2022
Podcasts audio:
Comprendre le risque écofasciste Présages #47, Antoine Dubiau, 04/07/2022
En ligne : https://www.presages.fr/blog/2022/antoine-dubiau Primitivisme, écofascisme Présages #40,
Pierre Madelin, 10/10/2021. En ligne : https://www.presages.fr/blog/2021/pierre-madelin?rq=madelin
La nuit écofasciste arteradio.com, Avis de Tempête, épisode 2, 2022. En ligne : https://audioblog.arteradio.com/blog/177155/podcast/178924/episode-2-la-nuit-ecofasciste
Ecologie : cinquante nuances de vert ? Le Temps du débat, avec Pierre Madelin philosophe, essayiste, Pierre Meurin député RN du Gard, Mélanie Vogel sénatrice EELV et co-présidente du parti vert européen, 24 avril 2023. En ligne : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-temps-du-debat/ecologie-cinquante-nuances-de-vert-8045870
Articles en ligne Planification écologique : frein d’urgence ou administration de la catastrophe? AZAM Geneviève, Reporterre, 31 janvier 2023. En ligne : https://www.terrestres.org/2023/01/31/planification-ecologique-frein-durgence-ou-administration-de-la-catastrophe/
Existe-t-il une écologie d’extrême droite ? FLIPO Fabrice, Terrestres, 23 décembre 2022. En ligne : https://www.terrestres.org/2022/12/23/existe-t-il-une-ecologie-dextreme-droite/
Enracinement identitaire ou attachements terrestres ? Conflits autour de la réhabitation du monde DAMIRON Clara, Terrestres, 18 novembre 2022. En ligne : https://www.terrestres.org/2022/11/18/enracinement-identitaire-ou-attachements-terrestres-conflits-autour-de-la-rehabitation-du-monde/
À l’extrême droite, l’écologie politique conçoit les groupes ethniques comme des espèces animales TAZAIRT Samir, Basta !, 31 mai 2022. En ligne : https://basta.media/Extreme-droite-l-ecologie-politique-concoit-les-groupes-ethniques-comme-des-especes-animales-Nouvelle-droite-Le-Pen-Zemmour
Enquête sur l’écofascisme : comment l’extrême droite veut récupérer l’écologie D’ALLENS Gaspard, Reporterre, 1er février 2022. En ligne : https://reporterre.net/Enquete-sur-l-ecofascisme-comment-l-extreme-droite-veut-recuperer-l-ecologie
Campagne, famille, patrie, l’utopie de certains groupes nationalistes français PLOTTU Pierre, MACÉ Maxime, Slate, 9 novembre 2020. En ligne : https://www.slate.fr/story/196777/extreme-droite-villages-nationalistes-identitaires-campagne-france
Les néonazis utilisent l’écofascisme pour recruter des jeunes ; LAMOUREUX Marc, Vice, 25 septembre 2020. En ligne : https://www.vice.com/fr/article/wxqmey/les-neonazis-utilisent-lecofascisme-pour-recruter-des-jeunes
La tentation écofasciste : migrations et écologie MADELIN Pierre, La voie du jaguar, 3 juillet 2020. En ligne : https://lavoiedujaguar.net/La-tentation-ecofasciste-migrations-et-ecologie
Le retour de l’écofascisme MINNA STERN Alexandra, The conversation, 12 novembre 2019. En ligne : https://theconversation.com/le-retour-de-lecofascisme-122339
Le Leviathan et le climat BATTISTONI Alyssa, Terrestres, 11 septembre 2019. En ligne : https://www.terrestres.org/2019/09/11/le-leviathan-et-le-climat/
L’écologie est-elle autoritaire, voire fasciste ? Ou bien résolument démocratique ? BOURG Dominique, La pensée écologique, 20 Mai 2019.En ligne : https://lapenseeecologique.com/lecologie-est-elle-autoritaire-voire-fasciste-ou-bien-resolument-democratique-dominique-bourg/
Contre-révolutions écologiques : Quand les droites dures investissent la défense de la nature CARLE Zoé, Revue du Crieur, 2017/3, n° 8, P. 44-61. En ligne : https://www.cairn.info/revue-du-crieur-2017-3-page-44.htm

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