
PEPS soutien Odile comme toustes les éluEs venant des parts exploitées de notre société dans son combat de la reconnaissance des droits spécifiques pour l’exercice de son mandat.
Depuis mon élection en 2020 comme élue municipale et métropolitaine à Toulouse, j’ai dû faire face à une pression insoutenable. En l’absence des aménagements raisonnables nécessaires à l’exercice de mon mandat, j’ai subi plusieurs burn-out en 2024. Aujourd’hui, je me retrouve contrainte d’envisager ma démission. Je suis une personne handicapée, en fauteuil roulant et autiste, et j’ai besoin d’un accompagnement humain et technique pour travailler dans des conditions dignes. Dès le début de mon mandat, j’ai demandé au maire-président les compensations prévues par la loi, mais il m’a refusé toute aide pour mon autisme. Pour continuer à exercer mes fonctions, j’ai dû financer moi-même une assistance, dépensant 80 % de mes indemnités d’élue, avec seulement 10 % de remboursement, après des démarches administratives épuisantes. Le poids des obligations administratives liées à mon handicap est immense. En plus de mes fonctions d’élue, je dois aussi gérer mon quotidien, mon emploi du temps et mes assistants de vie, comme une véritable petite entreprise. Pourtant, malgré mes efforts pour faire valoir mes droits, Jean-Luc Moudenc et son équipe ont tout fait pour me mettre en échec. Sans aide suffisante, je ne peux pas analyser correctement les délibérations et exercer mon mandat avec la rigueur qu’il mérite. Je dénonce aussi l’inaction des partis de gauche, qui n’ont pas porté mon combat comme une question politique. Si un élu valide avait été confronté à un problème d’accessibilité, il y aurait eu une levée de boucliers. Mais parce que mon handicap est invisible, on m’a demandé de m’adapter, au mépris de mes droits et de ma santé. Je suis épuisée. Continuer dans ces conditions reviendrait à cautionner un système où seules les personnes handicapées les plus combatives peuvent exercer un mandat, ce qui est contraire au principe d’égalité. Je refuse de m’y soumettre. C’est pourquoi je ne serai pas candidate aux municipales de 2026. Toutefois, je ne renonce pas à mon engagement. Je continuerai à me battre contre le validisme et pour une société plus inclusive, notamment au sein de la confédération PEPS. Pour l’instant, je dois me préserver, mais mon combat ne s’arrête pas là. C’est pourquoi mon médecin risque de m’arrêter plus durablement, comme le préconise la spécialiste qui m’accompagne pour l’autisme. Je vais m’occuper un peu plus de moi, de rattraper mon retard dans de nombreux dossiers laissés en souffrance, et poursuivre dans la mesure du possible mon engagement associatif tant qu’il ne me fera pas souffrir comme mon engagement politique.
Odile Maurin, conseillère municipale à la mairie de Toulouse, le 12 mars 2025.