A bas l’Etat colonial !
Un même cri fuse partout : A bas l’État colonial ! En Guadeloupe et en Martinique, la grève générale et l’occupation des ronds-points comme en 2009 montre que la détermination des peuples des Caraïbes est intacte face à l’État colonial. Les gens ne supportent plus la morgue des hauts fonctionnaires, préfets et administrateurs métropolitains, leur impuissance à régler les problèmes de l’eau, de l’approvisionnement, de la vie chère, de l’empoisonnement par le chlordécone, leur répression des pompiers et des soignant.es qui refusent le pass sanitaire.
En Kanakie (dite Nouvelle Calédonie), l’État colonial impose au peuple Kanak une date du troisième référendum, contraire à ses traditions de deuil. Le risque est grand de connaître avant les présidentielles une situation analogue à celle de 1988 qui avait entraîné le massacre d’Ouvéa. A Mayotte la misère se généralise tandis qu’en Polynésie Française, l’aspiration à l’indépendance est pressante. Les confettis de l’Empire deviennent les uns après les autres des zones de luttes anticoloniales que nous devons défendre contre la répression et la dépendance face à un État sourd aux injustices et aux inégalités, aux demandes de réparation face à l’esclavagisme et aux conséquences ravageuses de la colonisation.
Armée française, dégage !
Le soulèvement des peuples du Sahel face à l’armée et à l’ordre néocolonial institué depuis 60 ans en Afrique est tout aussi radical. Au Niger, au Mali, au Burkina Faso, les populations refusent l’occupation du pays par les bases coloniales de l’impérialisme français et bloquent par des barrages l’avancée des troupes françaises. Dimanche dernier, 3 nigériens ont été abattus par les troupes françaises et 17 autres blessés pour avoir osé s’opposer aux soldats français. 9 ans après l’intervention au Mali, les groupes djihadistes ont étendu leur emprise.
Une contestation de plus en plus forte de la présence française au Sahel s’organise alors que la France est actuellement en plein remaniement de l’opération Barkhane. Les populations des pays d’intervention ou proches, Mali, Niger et Burkina Faso, expriment leur ras-le-bol d’une situation qu’ils ne supportent plus. « Armée française dégage », « libérez le Sahel », « plus de convoi militaire d’invasion et de recolonisation français », « On ne veut pas de vous ici », les slogans brandis par les manifestants montrent bien leur rejet de l’impérialisme français, qui intervient militairement dans ces pays au nom de la lutte contre le terrorisme, mais en réalité pour protéger ses intérêts économiques politiques et militaires.
Rompre avec le colonialisme
La colonisation est le fondement du capitalisme et de l’extractivisme. Les mines de nickel en Kanaky et la montagne d’or de Guyane illustrent aujourd’hui cette continuité. L’Armée française en assurant son rôle de Gendarme de l’Afrique noire francophone et en soutenant les régimes corrompus, aide au pillage des matières premières comme l’uranium au Niger ou l’or au Mali. La Françafrique continue en se maintenant grâce au franc CFA même rénové et à l’imbrication des réseaux de barbouzes, des politiciens français et africains et des grandes entreprises comme Bolloré.
Pour les écologistes sociaux, la rupture avec le colonialisme ne se discute pas. Le capitalocène a été mis en place dès ses origines par le génocide des Indien.nes d’Amérique et la traite esclavagiste qui a déporté des millions d’Africain.es pour les remplacer. Aujourd’hui lui a succédé un racisme structurel dans les métropoles impérialistes et un néocolonialisme dans les pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique Latine.
Pour une écologie décoloniale
Notre écologie décoloniale s’oppose à la fois au racisme environnemental dans les quartiers populaires qui consiste à accumuler injustices sociales, raciales et environnementales et au colonialisme vert dans les anciennes colonies, où les ONG environnementales comme WWF s’acharnent à préserver des espaces naturels avec des milices armées contre les peuples qui y vivent depuis des millénaires.
C’est pourquoi PEPS soutient l’initiative de PEPS Grenoble qui avec une vingtaine autres organisations a décidé de relancer le mois décolonial en mars prochain et propose à tou.tes les décolonialistes d’organiser cette initiative dans le maximum de villes et de régions. Au moment où la zemmourisation des esprits s’accommode du Grand Remplacement, organisons le Grand Soulèvement contre l’Impérialisme, le colonialisme et le racisme d’État ! Indépendance pour les colonies ! L’armée Française hors d’Afrique ! Il est fini le temps des colonies.
PEPS, le 1er décembre 2021