Le fascisme tue. L’effroyable meurtre d’Aboubakar Cissé, un jeune malien de 22 ans, dans la mosquée de La Grand Combe ce 25 avril, le rappelle comme une évidence alors que son assassin filme son crime en proférant sa haine de l’Islam. Cet événement est d’autant plus choquant qu’il s’inscrit dans un regain des actes racistes visant les personnes de confession musulmane depuis plusieurs années, alors qu’une extrême droite islamophobe de plus en plus décomplexée continue sa progression dans les urnes et les médias. Il fait également suite au meurtre de Djamel Bendjaballah le 31 août dernier, froidement écrasé par un membre d’un groupuscule d’extrême droite au volant de sa voiture dans la banlieue de Dunkerque. 

Ces actes horribles ne viennent pas de nulle part. Ils sont le produit d’une surenchère islamophobe de la part de l’État et du gouvernement, qui empruntent au Rassemblement national le fantasme morbide d’une France débarrassée de ses populations jugées « culturellement incompatibles ». « A bas le voile ! », vociférait ainsi le ministre de l’intérieur Bruno Retailleau à un meeting islamophobe organisé par lobby pro-israélien Elnet le 26 mars. En attisant ainsi la haine, le gouvernement contribue pleinement à la brutalisation d’une société où les crimes et agressions racistes sont rendus possibles.

Dans ce climat de terreur, nos pensées vont tout d’abord à la famille d’Aboubakar Cissé, qui doit ajouter au deuil et à l’effroi, l’indignation d’avoir été reléguée au second plan dans l’agenda politique du gouvernement. Notre plus ferme solidarité va également à la communauté musulmane et à toutes les personnes victimes de racisme en France et dans le monde.

Cette solidarité est notre force. C’est justement la raison pour laquelle le ministre de l’Intérieur a lancé une procédure de dissolution à l’encontre de La Jeune Garde et d’Urgence Palestine. Alors que la première est une organisation luttant sur le terrain contre les fascistes qui envahissent nos rues et agressent des personnes racisées et des militant.es de gauche, la seconde est l’une des principales associations qui se battent contre le génocide du peuple palestinien à Gaza et la poursuite du projet colonial sioniste en Cisjordanie. En nous privant de nos moyens de résister face au déferlement meurtrier de la haine raciste, le message a le mérite d’être clair : l’ensauvagement de l’extrême droite se joue autant dans la rue qu’aux plus hauts niveaux de l’Etat !

Alors que la répression s’abat au sein même de nos rangs, avec la multiplication des attaques portées par le gouvernement et les médias à l’encontre de notre porte-parole Ritchy Thibault, nous ne pouvons que témoigner notre plus grand soutien à la Jeune Garde et à Urgence Palestine, en ce qu’elles portent l’honneur du combat international contre le fascisme et l’impérialisme colonial.

Nous appelons à ce que ce combat soit poursuivi par le renforcement des pouvoirs populaires où qu’ils se trouvent, dans nos quartiers, nos villages, nos entreprises, nos services publics et dans la rue. Nulle part il n’y aura de place pour les fascistes. Partout les principes démocratiques et de solidarité doivent s’étendre et s’approfondir !

Ce samedi 10 mai se tiendra le village antifasciste à Paris, sur la place du Panthéon, avec la participation de nombreuses organisations syndicales, politiques et antiracistes. Nous appelons à ce que ce rassemblement soit massif et soit une nouvelle occasion de porter de façon unitaire ce message universel : ils ne passeront pas !