PEPS soutient Ritchy Thibault, notre co-porte-parole

Depuis bientôt deux semaines, Ritchy subit une vague de harcèlement médiatique organisée par les militants et la presse d’extrême droite, avec le concours de la préfecture de police de Paris et de la présidente de l’Assemblée nationale.

Le torchon fasciste Frontières, héritier de Rivarol, l’attaque en tant qu’assistant parlementaire dans sa dernière publication ciblant la France insoumise. Face à cette attaque sans précédent contre de nombreux salariés travaillant au Parlement, la présidente Yaël Braun-Pivet soutient les pseudo journalistes et accuse Ritchy de semer le désordre par sa simple présence à un rassemblement syndical organisé par la CGT et Solidaire. Son orientation est claire : protéger l’extrême droite en accusant l’extrême gauche et s’en prendre comme une bonne macroniste aux libertés syndicales et de manifestation.

Dans le même temps, CNews, l’antenne propagandiste du milliardaire factieux Bolloré, consacre plusieurs plateaux à attaquer Ritchy pour un tweet où il relaye un appel militant à manifester le premier mai. La préfecture de Paris, par la voix de Laurent Nuñez a relayé leur cabale en demandant au parquet d’interdire Ritchy de manifestation ce jour-là. Une pression inédite et gravissime se porte donc sur le pouvoir judiciaire, par une collusion des pouvoirs exécutifs et médiatiques pour cibler un manifestant de 20 ans, non pour ses actes, mais pour ses mots. Un tel mélange des pouvoirs pour s’en prendre à la liberté d’expression la plus pure est un sombre avertissement pour toutes les forces militantes de ce pays.

Quoi que l’on pense du message relayé par Ritchy : « le 1er mai, débordons le dispositif », nous voulons rappeler à chacun ce qu’est cette date pour bien prendre la mesure de l’attaque ici commise par Nuñez et Bolloré contre nos droits.

Le 1er mai, ce n’est pas la fête du travail. Nous ne célébrons pas le labeur ni la soumission de nos forces productives au capital. Contrairement à Macron ou Pétain, le travail n’est pas une de nos valeurs. La devise nationale de la France c’est « Liberté, Égalité, Fraternité ». Ni « Travail, Famille, Patrie ». Ni « Travail, Ordre, Progrès ».

Le 1er mai, c’est la journée internationale des travailleurs, célébrant les luttes victorieuses des ouvriers et des syndicats pour se libérer de l’exploitation, notamment la journée de 8 heures.

Cette date n’est pas le fruit du hasard. Elle commémore les massacres et les procès scélérats de Chicago des 3 et 4 mai 1886.

Quelle est cette histoire ? Lors des mouvements de grèves des usines McCormick, initiés par les anarchistes, deux ouvriers sont tués par une charge policière le 3 mai 1886. Le lendemain, à la fin d’un rassemblement calme contre les violences policières, une bombe est lancée sur la police, tuant un agent. À la suite de cet attentat, quatre militants sont condamnés à mort et pendus. Ils seront innocentés en 1893, les autorités de l’Illinois reconnaissant que l’attentat avait été organisé par Bonfield, le chef de la police de Chicago, pour déstabiliser et salir le mouvement ouvrier pour la journée de 8 heures.

Ce sont ces martyrs des luttes des travailleurs, victimes de la répression et des manipulations policières que nous commémorons le 1er mai : Adolph Fischer, Albert Parsons, August Spies, George Engel, et Louis Lingg (suicidé en prison avant son exécution).

Le 1er mai n’est pas, et ne doit pas être un défilé syndical paisible, car c’est un jour consacré à la lutte des classes contre les briseurs de grèves : qu’ils soient flics, juges ou patrons.

Chaque jour, le capitalisme autoritaire, de Macron à Musk, nous rapproche de 1880, tant dans la violence au travail que dans la violence de la répression des travailleurs. L’attaque contre Ritchy n’est qu’un des innombrables exemples de leur volonté de nous ramener à la soumission de l’époque industrielle et coloniale.

Ne nous laissons pas faire.

Contre la réaction, nous appelons à refuser l’isolement d’un des nôtres face à la meute réactionnaire.

Le 1er mai c’est notre jour, notre lutte, notre droit. Faisons front uni face au dispositif répressif qui va des BRAV-M à CNews !

PEPS, le 16 avril 2025