
Aujourd’hui, l’Assemblée nationale a adopté une nouvelle révision de la loi PML.
Cette réforme consacre une fois de plus la toute-puissance des mairies centrales et perpétue un modèle de gouvernance urbaine vertical, centralisé et profondément déconnecté des réalités locales.
Depuis son adoption en 1982, la loi PML a instauré un cadre spécifique pour les trois grandes métropoles françaises – Paris, Marseille, Lyon – en créant des mairies d’arrondissements. Depuis, les arrondissements sont restés enfermés dans un système hiérarchique, sous tutelle des mairies centrales qui monopolisent ressources, décisions stratégiques et capacité d’action.
Et pourtant : comment justifier qu’un arrondissement de 29 000 à plus de 100 000 habitantEs — l’équivalent d’une ville moyenne française — soit encore soumis à une autorité centrale qui décide à sa place ?
Ce pouvoir central est aujourd’hui un frein à l’intelligence locale, à l’innovation démocratique, et à la capacité d’agir des territoires.
Au sein de notre collectif PEPS, nous portons une vision claire et ambitieuse :
➡ L’autonomie pleine et entière des arrondissements, communes à part entière, dotés de pouvoirs pleins et entiers sur les enjeux de proximité : budget, urbanisme, services publics, équipements, politiques sociales.
➡ La disparition des mairies centrales, remplacées par une confédération d’arrondissements autonomes, gérés démocratiquement par leurs habitantEs, à travers des conseils populaires et les conseils municipaux, réellement décisionnaires, qui délibéreraient collectivement sur les grands enjeux communs.
âž¡ Une gouvernance horizontale, fondée sur la coopération directe entre l’ensemble des arrondissements.
Plutôt que d’avoir un maire unique et un conseil municipal centralisé, chaque arrondissement, qui deviendrait une commune, exercera une souveraineté locale sur son territoire tout en participant à une assemblée confédérale, où seront débattues et coordonnées les décisions concernant l’ensemble de la ville.
Cette transformation ne signifie ni fragmentation ni désordre.
Les services de la fonction publique territoriale — petite-enfance, éducation, santé, culture, sports, urbanisme, patrimoine, logement, environnement, sécurité — resteront en place et opérationnels.
Mieux : leur gestion sera décentralisée et cogérée entre les arrondissements, avec des mécanismes clairs de coordination et des adjointEs déléguéEs. Cela garantira la fluidité des échanges d’information, la continuité des services et une plus grande adaptabilité au niveau de chaque territoire.
C’est une réappropriation des outils publics, non leur abandon.
Ce que nous proposons, ce n’est pas un démantèlement, c’est un aggiornamento démocratique.
Ce modèle permettra de mieux répondre aux besoins spécifiques de chaque arrondissement et quartier, de revitaliser la vie démocratique locale, et de restaurer la confiance entre habitantEs et institutions.
La loi PML révisée, telle qu’elle est votée aujourd’hui, reste une réforme d’apparence.
Elle reconduit une gestion descendante, opaque, qui ignore la vitalité des arrondissements.
Nous appelons donc à une refonte radicale de cette loi, dans un esprit de démocratie directe, d’autonomie locale et de coopération solidaire entre territoires urbains.
Il est temps d’en finir avec ce centralisme municipal anachronique.
Il est temps de bâtir une ville polycentrique, vivante, démocratique.
Il est temps de donner aux habitantEs des arrondissements les moyens de se gouverner.
Et aux arrondissements les moyens de devenir enfin ce qu’ils auraient dû être depuis 1982 : des communes à part entière, souveraines et solidaires.
PEPSÂ RHONE