Présentation du groupe Femmes de PEPS

I : Histoire du groupe

 Le « groupe femmes » s’est constitué à la suite de la rencontre de 13 femmes aux rencontres d’été de PEPS. Au cours de ces rencontres d’été, des propos ou/et des actes oppressifs ont été constatés. Dans ce contexte, ce groupe a pour objectif de proposer les outils de réflexion et d’action pour les femmes au sein de PEPS et en dehors de PEPS pour lutter contre les rapports de domination et d’oppression que nous subissons au quotidien, et, plus généralement, contribuer à la lutte contre toutes les oppressions.

Au sein de PEPS, ce groupe vise à mettre en cohérence la pratique et le point 6 de la charte des valeurs : « PEPS est écoféministe ». Pour cela, un groupe de travail a été mis en place.

Ce groupe fonctionne en non mixité, mais il est amené à travailler avec un groupe « écoféministe » mixte en cours de création à Grenoble. Une proposition de constitution d’un groupe « hommes » de PEPS permettra l’équilibre (voir point III.2).

II : Organisation 

Le groupe femmes se réunit deux fois par mois, via zoom à partir du lien suivant : https://us02web.zoom.us/j/83014503645?pwd=ZnQ2UzEyaVNCUzNRTk93N05jV21pZz09, le 1er et le 3e mardi du mois, de 20h à 22h, et une fois sur 3 ou 4, un autre jour que le mardi pour permettre aux camarades qui ne sont pas disponibles le mardi de nous rejoindre (calendrier en préparation)

Il est ouvert à toutes les femmes dans et hors de PEPS. Il fonctionne sur la base du réseau d’action militant. Il permet de faire le lien entre différents groupes et différentes initiatives liées à la justice et à l’émancipation. Il inclut mais ne se limite pas aux membres ou proches de PEPS. Il est ouvert à toutes celles qui veulent s’engager pour la justice et contre les oppressions.

PEPS met à disposition du groupe femmes les outils logistiques et de communication pour travailler : page sur le site, réseaux, contacts, moyens de communication…

III : Pistes de travail 

  1. Identité du groupe : groupe femmes, féministe, écoféministe ?

Réflexion en cours. Lier exploitation patriarcale et capitaliste. Politisation, conscientisation, déconstruction.

Définition de Tronto sur le care à partir de laquelle travailler :« Au niveau le plus général, nous suggérons que le care soit considéré comme une activité générique qui comprend tout ce que nous faisons pour maintenir, perpétuer et réparer notre “monde”, en sorte que nous puissions y vivre aussi bien que possible. Ce monde comprend nos corps, nous-mêmes et notre environnement, tous éléments que nous cherchons à relier en un réseau complexe, en soutien à la vie. »

Le groupe « femmes » féministe et politique, est différent du projet de constitution du groupe écoféministe mixte de Grenoble : ce sont deux approches différentes et complémentaires qu’il s’agit d’articuler.

  • Rapports de genres au sein de PEPS

Pour info : PEPS a déjà un processus de médiation révisé cet automne, mais en l’a pas encore mis en place.

A la fin des rencontres d’été, PEPS a reçu la plainte d’une participante suite au comportement oppressif d’un participant. Suite à cet événement, le groupe femmes a été invité à proposer une réponse. D’abord, le groupe femmes assure toute sa solidarité à la participante et l’invite chaleureusement à rejoindre le groupe. Ensuite, le groupe femmes propose les suites suivantes :

Il ne s’agit pas pour le groupe femmes de prendre en charge la gestion de l’événement parce que cela suppose que c’est à nouveau aux femmes de prendre en charge une situation dont un membre du genre masculin est tributaire.

Quand une femme est atteinte, c’est le genre féminin dans son ensemble qui est atteint et les actes oppressifs ont une répercussion sur le quotidien de toutes les femmes. Quand un homme fait preuve d’une domination de genre, il serait bienvenu que les membres masculins de PEPS- organisation écoféministe qui combat toutes les oppressions- prennent leur part en tant que membres du genre masculin, et se désolidarisent de ce type de comportement.

Par conséquent, le groupe femmes attend qu’un « groupe hommes » constitué fasse une proposition à la commission de médiation pour sortir de cette situation par le haut.  Messieurs, c’est à vous.

  • Actualités politiques : réflexions et actions

L’actualité politique (dont la montée des idées promues par Zemmour) témoigne d’un contexte difficile pour les femmes. Se préparer politiquement aux attaques, et aux réponses à donner, est une priorité.

  • Santé et sexualité

Les questions sur nos corps, sexualités et santé sont fortement liées à la problématique de surcharge et dans sa conséquence de l’épuisement des femmes.


Surcharge, qui provient du fait, que le travail reproductif ( = travail de soins domestique et collectif ) est considéré comme gratuit est invisible, «  naturel » «  et inférieur » ( souvent aussi dévalorisé). Le fait de cette disponibilité sans bornes, que les femmes assument au sein de leurs familles et de leurs communautés, constitue un élément majeur, qui menace et entravé notre santé et nos vies sexuelles. C’est seulement à partir de la déconstruction de cette exploitation que nous arriverons à développer des stratégies pour changer cette situation injuste.


Tous travaux sur nos corps, notre santé, nos sexualités devraient partir de l’analyse de cette injonction sociétale qui consiste à attendre des femmes d’accomplir souvent à elles seules le travail du Care (= travail reproductif ou travail des soins) pilier de vie de nos sociétés. Les attentes vis à vis de femmes ont conduit à l’épuisement physique et psychologique qui entrave notre santé.


C’est pour cette raison je propose qu’au sein du PEPS une réflexion féministe – intersectionnelle soit entamée sur cette thématique, source d’inégalité entre le genre, de classe, de couleurs de peau.

(lien vidéo pour réfléchir :https://www.arte.tv/fr/videos/102997-000-A/sante-les-femmes-sont-elles-discriminees/ )

  • La sécurité sociale de l’alimentation du côté des femmes

J’aimerais bien mettre en route la réflexion « SSA du côté des femmes ». Aujourd’hui faire avancer ce projet politique dans le contexte des collectifs, syndicats et autres est particulièrement difficile. Il est largement « préempté » par ce que j’appelle le patriarcat alimentaire à savoir le déni total du travail fait par les femmes depuis toujours et les approches binaires posées comme des évidences.

Se lancer dans cette réflexion politique (Accès universel à une alimentation durable), ce serait vraiment bien et utile. Si nous arrivions à créer un tel groupe, des femmes d’autres mouvements nous rejoindraient. On a aucune chance de faire avancer la question de l’alimentation si ce ne sont pas les femmes qui s’y mettent.

  • Formations/ rencontres

. 17 octobre 2021 : rencontre avec un escadron de femmes zapatistes venues avec leurs enfants pour parler et écouter.

Le comando a raconté les conditions de vie des femmes indigènes du Chiapas, l’histoire du mouvement zapatiste et la façon dont fonctionne la démocratie zapatiste du point de vue des femmes. Suite à la présentation, un échange a eu lieu entre les participant.e.s

Une représentante du congrès indigène a parlé de l’accaparement actuel des terres par les grands propriétaires terriens et le narco trafic pour la culture de l’avocat. Contact a été pris pour un éventuel lundi de PEPS international sur la question. En attente de réponse.

Proposition de jumelage entre le groupe femmes et le comando. En attente de la réponse. Une demande officielle va être envoyée.

. 30 octobre 2021/ 1e novembre 2021 : formation avec les femmes kurdes autour de la jinéologie (Paris)

Nous souhaiterions vous inviter à participer à 3 jours de formations et d’ateliers que nous sommes en train d’organiser dans la région parisienne le week-end du 30 octobre au 1er novembre. Pendant cette formation, nous souhaiterions aborder les thématiques suivantes :  l’histoire du Mouvement de libération des femmes libres du Kurdistan et les fondements de la Jineolojî. 

Si vous souhaitez participer, envoyez-nous un email sur jineolojicenter@riseup.net, le plus vite possible s’il vous plaît, pour que nous puissions préparer la formation en fonction du nombre de participantes ! Lors de votre inscription, renseignez-nous vos nom et prénom, la ville d’où vous venez et un numéro de téléphone de contact.

  • Groupe de lecture et bibliographie

Lecture en cours pour réflexion de groupe : Etre écoféministe, théorie et pratique, Jeanne Burgaut, ed. l echappée (invitation de l’autrice prévue) .

Première bibliographie sur les questions d’écoféminisme, en vue d’échanges :

Françoise d’Eaubonne & l’écoféminisme, de Caroline Goldblum, aux éditions du Passager clandestin, 132 p., 10 euros.

Emilie Hache : « Pour les écoféministes, destruction de la nature et oppression : Philosophe, elle travaille sur l’articulation entre féminisme, écologie et (science)-fiction.  Sous forme d’une frise dépliable, elle propose une mise en relation des actions antinucléaires, des essais éco féministes et des romans de science fiction féministe produits aux Etats Unis au cours des années 1980

Rêver l’obscur Starhawk Femmes, magie et politique (traduit de l’anglais): partisane de l’action directe non violente , Starhawk a été de tous les mouvements antimilitaristes et anti nucléaires aux Etats Unis dans les années  1970 -1980. Se définissant à la fois comme féministe et sorcière néo paiënne, elle publie Rêver l’obscur, Femmes, magie et politique en 1982 aux Etats Unis

  • Communiquer

Comment communiquer ? Un travail sur la sémantique est nécessaire pour aborder la question des dominations et des minorités, à commencer par la question des femmes. Nous avons tout intérêt à apprendre ensemble, dans le cadre d’une « co éducation », plutôt que d’une « éducation populaire » qui suppose une supériorité de classe.

Avoir une approche intersectionnelle. Refuser le mépris sans tomber dans une forme de communication qui empêcherait la confrontation et le débat d’idées. Accepter qu’il y ait des formes d’expression différentes et parfois véhémentes liées à l’histoire ou au milieu de la personne qui s’exprime. Eviter l’écueil du binaire C’est un chantier complexe et passionnant. Le but : lutter contre les prises de pouvoir sous toutes leurs formes.

Le « Groupe femmes », le 24 octobre 2021

La prochaine réunion aura lieu la semaine du 1er novembre, jour à confirmer, et ensuite les 3e mardi de novembre et 1er mardi de décembre. Toutes celles qui sont intéressées sont bienvenues. Il suffit de se connecter à la réunion zoom.