Alors que, dans le monde entier, la montée du fascisme et le présidentialisme, stade ultime de l’État-nation, détruisent les fondements même de la démocratie, c’est au cœur de la commune que s’organise la résistance et que se construit, à partir du pouvoir d’agir, une nouvelle société. Partout dans le monde, les communes petites, moyennes ou grandes, inventent une nouvelle façon de faire de la politique, dans laquelle les habitantes et les habitants souhaitent décider ensemble d’un futur meilleur et transformer la peur en espérance.

La force du niveau local réside dans le fait qu’il est à la fois un milieu de vie et de proximité, et qu’il est ainsi capable de réunir, de mobiliser et de politiser autour d’objectifs communs visant à améliorer concrètement la vie des habitantEs.

Notre projet politique est le communalisme.

Le communalisme est un projet politique qui s’inscrit dans une longue tradition de luttes pour l’autonomie et l’émancipation populaire. Des communes franches du Moyen Âge aux sections de sans-culottes, de la Commune de Paris aux villages zapatistes, des ZAD au Rojava kurde, le communalisme s’est construit à travers des assemblées populaires locales, véritables socles des politiques émancipatrices modernes. À l’instar des conseils ouvrierEs et paysannEs ou encore des ronds-points des Gilets Jaunes, ces espaces d’auto-organisation instaurent une dynamique de co-responsabilité entre mandatéEs et habitantEs, afin que tout pouvoir trouve son contre-pouvoir.

Notre collectif est inspiré de la devise zapatiste « Gouverner en obéissant », formule issue du mode de fonctionnement indigène, qui permet de destituer les éluEs qui trahiraient la volonté du peuple. En rupture avec les formes traditionnelles d’organisation fondées sur la verticalité, la hiérarchie, la centralisation ou encore les oppressions systémiques telles que le patriarcat, le racisme et le validisme, notre projet communalisme souhaite redéfinir les rapports de pouvoir pour bâtir une société plus juste et égalitaire.

Aujourd’hui, les « communes rebelles » ne sont plus une utopie. Elles peuvent devenir la nouvelle réalité de demain si elles s’organisent « pour le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple ».

C’est pourquoi les élections municipales de 2026 seront si importantes.

La première partie de ce document présente les principes du communalisme que PEPS défend et défendra lors des élections municipales de 2026.
La seconde propose dix orientations qui dessinent la commune désirable que nous souhaitons construire.
La troisième partie est composée de 19 mesures programmatiques à adapter selon la commune, sa taille et ses spécificités. L’une des caractéristiques du communalisme est sa conviction que le « comment » de la politique est aussi important que le « quoi ».
L’annexe n°1 est une fiche technique qui délivre des conseils sur la manière de présenter des candidatures communalistes et de déterminer, au sein de nos propres organisations, les pratiques alternatives, les priorités et les structures de pouvoir auxquelles nous aspirons.

L’annexe n°2 est une charte éthique d’engagement pour les candidatEs qui se réclameront de PEPS lors des élections municipales 2026 à nous renvoyer via l’adresse courriel municipales2026@confpeps.com.

Ces propositions ne sont pas exhaustives, elles seront complétées par les besoins de chaque territoire, mais elles nous permettent de commencer à créer des communes plus libres, solidaires, et écologiquement durables, tout en favorisant une réelle décentralisation du pouvoir et une participation active des habitantEs à la gestion de leur lieu de vie. Dans l’ensemble de nos démarches, nous prônons la sobriété, non pas comme une simple restriction individuelle, mais comme une réorganisation de la société vers une économie écologique et locale. Ces mesures visent également à remettre l’humain et la nature au centre des préoccupations des municipalités, loin de logiques de marché et de centralisation étatique.

« La commune est la cellule vivante qui forme l’unité de base de la vie politique et de laquelle tout procède : la citoyenneté, l’interdépendance, le fédéralisme et la liberté. »

Murray Bookchin