Les événements et évolutions militaires en cours en Syrie sont devenus une menace sérieuse pour la
vie de centaines de milliers de civils non armés, y compris nos concitoyens dans les camps de
Shahba et Tal Rifaat (région d’Alep) qui accueillent des dizaines de milliers de civils, dont la
majorité sont des femmes et des enfants qui ont été déplacés de force lors de l’attaque à grande
échelle lancée par l’État turc et ses factions mercenaires affiliées sur la région d’Afrin en 2018.
Alors que les factions mercenaires à la solde de la Turquie imposent un blocus aux camps évoqués
et recourent aux exactions et aux pratiques terroristes, les craintes s’intensifient quant à leur
potentiel à commettre un génocide contre les civils kurdes et d’autres minorités présentes dans ces
zones, en particulier compte tenu des difficultés actuelles auxquelles ils sont confrontés pour
atteindre un endroit sûr.
En substance, les résidents de ces camps souffrent de conditions humanitaires extrêmement
difficiles, aggravées actuellement par une forte vague de froid. Des rapports provenant de là-bas
indiquent que des enfants ont perdu la vie au cours des deux derniers jours parce que les familles
ont été obligées de rester dehors par peur des menaces d’incursions dans les camps par les groupes
de mercenaires, qui sont en grande partie des vestiges de l’organisation terroriste Daesh/lÉtat
islamique et d’autres factions affiliées à l’État turc, qui ont toutes perpétré de massacres et d’actes
de génocide au cours des dernières années dans les différentes zones où ils sont entrés.
Face à cette tragédie et à cette grande catastrophe humanitaire, nous tenons les institutions des
Nations Unies, la communauté internationale dans son ensemble et les organisations humanitaires
pour responsables de la détérioration de la situation humanitaire à Shahba et Tal Rifaat. En
conséquence, nous appelons à une réponse humanitaire urgente pour mettre fin à ces souffrances et
pour s’acquitter de leurs responsabilités humanitaires en assurant la protection des civils en tant que
droit fondamental garanti par toutes les lois et traités internationaux en matière.
En même temps, nous affirmons que le silence sur ce qui se passe menace de créer une situation
humanitaire catastrophique, sape tous les efforts humanitaires et rend finalement inévitable la
probabilité d’une catastrophe humanitaire. Il ne fait aucun doute que tout événement de cette nature
aurait des répercussions très graves, s’étendant au-delà d’une zone spécifique, car il ouvrirait
certainement la voie à un chaos généralisé qui pourrait engloutir toute la région et ouvrir la voie à
un état de désordre et d’anarchie dont les conséquences et les risques futurs ne peuvent être prédits.
Représentation de l’auto-administration démocratique
du nord et de l’est de la Syrie en Europe
Bruxelles
02/12/2024