Communiqué d’Acides : AZF 20 ans après : Total coupable, Etat complice

Alors que ce lundi 21 septembre 2021 on commémorait les 20 ans de la plus grande catastrophe industrielle en France depuis 1945, les membres de l’actuel gouvernement n’ont même pas fait le déplacement en mémoire des milliers de victimes toulousaines.

Et pour cause ! Outre le désintérêt flagrant des décideurs pour les victimes de crimes industriels, sommées de subir en silence les séquelles des catastrophes, il y a dans l’affaire AZF une complicité de l’Etat vis-à-vis de la responsabilité de Total qui rend cet hommage bien délicat.

En effet, Total a reçu une amende dérisoire en comparaison avec les vies brisées lors de cet événement. Des négligences humaines ont été relevées, mais la responsabilité systémique de l’industriel, comme la complaisance de l’Etat n’ont nullement été mis en cause durant le procès Quel est le prix d’une vie brisée comparée aux profits colossaux de l’une des industries agrochimiques les plus polluantes au monde ?

Oui l’Etat est complice des industriels assassins qui perpétuent en toute connaissance de cause un mode de production écocidaire et polluant, fondé sur des infrastructures dangereuses qui ne répondent pas aux normes de sécurité attendues pour les salariés comme pour les riverains.

Au contraire, 68 000 accidents industriels sont encore recensés chaque année en France, rien n’est pas fait pour limiter ces dangers et avancer vers la concrétisation du droit fondamental de chacun à un environnement sain. Outre les victimes immédiates des catastrophes industrielles, des centaines de milliers de personnes, chaque année, subissent les conséquences des pollutions à long terme : cancers, malformations à la naissance, décès précoces… De surcroît, à l’étranger, Total continue ses crimes envers la nature et les hommes, comme avec le forage prévu de 400 puits de pétrole dans une réserve naturelle en Ouganda.

Imposer justice et réparation devant la responsabilité des industriels et de l’Etat pour la catastrophe d’AZF relève de la volonté politique. On ne peut rien attendre du capitalisme vert pour que le droit du vivant passe avant le droit des industriels.

Acides, membre du réseau justice environnementale de PEPS, soutient sans réserve le boycott de la commémoration par les associations de victimes devant le mépris du gouvernement et de Total, et appelle toutes les associations de victimes de crimes industriels à s’unir pour faire reconnaître le droit du vivant avant celui des criminels.

Acides, L’alliance contre les crimes industriels et pour le droit à un environnement sain

Le 21 septembre 2021