Le gouvernement vient de faire passer en force sa contre-réforme des retraites par le 49.3. Le pays entier frémit d’une colère sourde. Dans les villes, les banlieues, le monde rural, des dizaines de millions de personnes prennent acte.
Alors que la réforme prolonge de deux années l’âge pivot pour partir en retraite et rallonge la durée de cotisation, l’exploitation par le travail est chaque jour plus brutale. Les burn out et les maladies professionnelles explosent à la même vitesse que les gains de productivité. La santé se dégrade à mesure que s’éloigne le temps du repos. Les pensions envisagées ne garantissent pas une vie digne.
A cela s’ajoute l’inflation, déjà boostée par la guerre en Ukraine et la crise écologique, qui entame chaque jour nos moyens de subsistance. Elle est aggravée par les spéculateurs qui font flamber les prix du logement, de l’énergie et des produits alimentaires. 40% de l’inflation est directement liée à la spéculation.
Les contre réformes sur les retraites relèvent d’un triple hold up : salaire différé géré par les réprésentant-es du monde du travail, ce trésor a d’abord été dérobé par l’Etat bourgeois. Les exonérations de cotisations patronales déséquilibrent la part de la contribution aux pensions de retraite au détriment des travailleurs. Le passage à 64 ans et l’allongement de la durée de cotisation réduisent les plus exploitéEs à la misère et offrent des débouchés pour les fonds de pension gérés par Blackrock à celleux qui en ont les moyens.
Ce Pouvoir foule aux pieds toute instance représentative du peuple, au parlement, dans le refus de recevoir les syndicats, dans le mépris de la rue qui défile par millions. La tension monte chez les grévistes et les manifestant-es. Les salariéEs des transports, des déchets, de l’énergie sont à la tête de la contestation malgré les tentatives pour casser la grève. Le sentiment d’injustice est énorme.
Les militant-es de PEPS sont actifs et actives dans les manifestations, les actions de blocages, de désobéissance civile, et toute initiative d’auto organisation dans cette bataille des retraites et au-delà.
Nos quartiers, nos lieux de travail, nos biens communs sont tous des Zones A Défendre. Il est aussi urgent d’expérimenter une démocratie par en bas fondée sur des assemblées populaires que nous appelons de nos voeux. Nous soutenons aussi l’idée du RIP, Référendum d’Initiative Partagé sur la question des retraites. Pour le droit de vivre, de grandir et de vieillir en paix, nous sommes déterminé-es.
PEPS, le 16 mars 2023.