Communiqué unitaire- Patrice Vergriete : à Dunkerque comme ailleurs, ministre du logement et roi de la gentrification

Dunkerque, le 12/10/2023

Patrice Vergriete a été nommé cet été ministre de la ville. Cette semaine, il annonçait dans le journal Le Monde un projet de loi de décentralisation de la politique du logement pour le printemps 2024. Elu maire de Dunkerque en 2014, sa politique de la ville se caractérise par la gentrification et l’exclusion des classes populaires dunkerquoises.

Depuis 2017 et la proximité affichée du maire avec le président Macron, la municipalité a obtenu plusieurs milliards de subventions pour rénover la ville dans son intégralité et en faire, avec le plan «  industrie verte », la ville modèle de la réussite macroniste. La cité de Jean Bart change de visage et devient inaccessible pour les familles modestes. Il faut parfois compter plus de 600 euros pour un studio, alors même que Dunkerque fait encore partie des villes les plus pauvres de France en termes de revenu par foyer. On connaît des ouvriers qui vivent dans leur garage ou des femmes en situation de violences domestiques sans solution de relogement. De nombreuses familles vivent dans des logements indécents parce que les bailleurs ne font pas l’entretien, ce qui ne les empêchent pas d’augmenter les charges.

Au niveau national, la loi Kasbarian- Bergé et les mesures votées cet été au parlement forment un arsenal répressif contre les familles modestes. Il s’agit d’exclure les pauvres et de les faire taire. Le conditionnement du RSA, voté cette semaine, ne fera que renforcer le non recours à ce droit minimum à la survie, et fera basculer nombre de familles à la rue. Le ministre Vergriete, quand il évoque à la presse le licenciement de son père des chantiers navals et sa propre précarité étudiante, joue les cautions de gauche à l’un des gouvernements les plus anti sociaux depuis des décennies, et valide cette politique.

Pendant ce temps là, à Dunkerque, il fait 30 degrés sous le soleil d’octobre. En bord de mer, un palais des congrès, un spa, une marina à proximité sont en construction. Avec le réchauffement climatique, la bourgeoisie lilloise ou francilienne en quête d’un peu d’air frais investit le lieu, et les spéculateurs en profitent.

Pour nous, militantes et militants de la justice sociale et écologique, de la France Insoumise Dunkerque et de PEPS, le combat pour une vie décente et la lutte contre la gentrification sont intimement liés. Si la rénovation des quartiers populaires, par exemple le quartier de la basse ville, est une nécessité, il est primordial que les habitantes et des habitants actuels soient les bénéficiaires de logements réhabilités selon des critères écologiques, que les espaces bétonnés soient végétalisés, que ces quartiers puissent vivre autour de lieux de partage, de culture et de solidarité, comme font par exemple nos amis de la Source, l’épicerie autogérée.

A Dunkerque comme ailleurs, pour que l’amélioration de l’habitat et des conditions de vie bénéficie aux familles qui y vivent, plusieurs mesures d’urgence sont nécessaires, notamment : fin des expulsions sans relogement, baisse et encadrement des loyers, rénovation des habitats selon des critères écologiques, préservation des espaces de nature et création d’espaces partagés pour favoriser les échanges entre les usagers de la ville.

Au lieu de faire de Dunkerque un modèle de la gentrification et de la politique macroniste, faisons de Dunkerque une ville agréable à vivre pour tous et toutes.