Israël-Palestine : Pas de justice pas de paix,         une seule solution : la fin de l’occupation

Israël-Palestine : Pas de justice pas de paix, une seule solution : la fin de l’occupation

L’opération « Déluge d’Al-Aqsa » lancé par le Hamas samedi 7 octobre à l’aube contre Israël est d’une ampleur sans précédent. Des sites militaires israéliens, des villes et des villages ont été investis, des milliers de roquettes tirées, dans une attaque massive. Israël décompte désormais plus de 1000 morts, et plus de 700 gazaouis sont décédés suite aux représailles. L’État israélien répond par des bombardements sur Gaza et va se lancer dans une opération terrestre. Cette nouvelle situation remet au premier plan la question palestinienne invisibilisée depuis des années.

Nous devons avant tout essayer de comprendre ce qui se passe. Depuis des décennies, les différents gouvernements de l’État d’Israël ne respectent pas le droit international et continuent à coloniser, réprimer, ségréguer et bafouer le droit à l’autodétermination du peuple palestinien. Gaza est sous un blocus illégal et condamné, depuis 17 ans par le droit international. Cette prison à ciel ouvert est une punition collective infligé par l’État d’Israël au peuple palestinien. Le gouvernement israélien d’extrême-droite, a fait de la colonisation le premier point de son programme de gouvernement : depuis le début de l’année, on assiste à une accélération des opérations de colonisation, de nettoyage ethnique, et de répression contre le peuple palestinien. Depuis un an, le gouvernement israélien suprémaciste ne fait qu’utiliser la force, aveuglément, pensant ainsi soumettre les Palestiniens et détourner l’attention des affaires de corruption dans lesquelles il est impliqué. Depuis le début de l’année, les assassinats de Palestinien•nes se sont multipliés (237 dont cinquante enfants), de même que les expulsions relevant du nettoyage ethnique, les incarcérations, notamment sans procès. Ces pratiques s’accompagnent d’un chèque en blanc donné aux colons israéliens qui, eux aussi, attaquent des villages palestiniens de Cisjordanie mais aussi des sites religieux musulmans et chrétiens, multiplient les confiscations de terres, encouragés par des ministres d’extrême droite.

Face à cette politique, l’échec de l’Autorité palestinienne est patent !  Corrompue et jouant le rôle de supplétif de l’armée israélienne, elle n’a fait que condamner verbalement ces attaques et ces violations répétées tout en servant de fait de caution. C’est cet échec ainsi que la faillite des accords d’Oslo qui entraîne la désespérance de la population palestinienne et particulièrement de sa jeunesse sans perspectives. C’est ce qui explique que le Hamas, organisation à ses débuts soutenue par le pouvoir israélien contre l’OLP, soit devenu majoritaire à Gaza et en Cisjordanie malgré ses pratiques de gouvernance despotiques.

PEPS s’il rappelle le droit imprescriptible qu’il a de se défendre pour se libérer du joug colonial, s’il soutient le droit à la résistance armée et non armée du peuple palestinien, condamne les crimes de guerre, violences et prises d’otages à l’encontre de population civile quels qu’elles soient et soutient la plateforme des ONG pour la Palestine qui rappelle que « la protection des civils doit être la priorité du Hamas et d’Israël. Selon le droit international humanitaire, toutes les parties à un conflit armé ont l’obligation de protéger les vies des civils. Le droit d’Israël à se défendre ne doit en aucun cas donner un blanc-seing aux forces armées israéliennes pour causer des pertes civiles au sein de la population palestinienne. Des civils et soldats israéliens ont été pris en otage par les groupes armés palestiniens. Les enlèvements et la prise en otage de civils sont interdites par le droit international humanitaire. ». Le choix du Hamas de s’attaquer aux populations civiles israéliennes ne peut que renforcer la haine entre les deux peuples. Il ne peut aussi que renforcer en Israël même le camp de celles et ceux qui se refusent à toute négociation. Il est déjà suivi de représailles israéliennes qui aggraveront encore la situation de la population de Gaza.

Dans cette situation, et au-delà de la nécessité d’un cessez-le-feu immédiat, la solution passe d’abord par le respect du droit international et des résolutions de l’ONU ; Les événements d’aujourd’hui doivent rappeler à toutes et tous, qu’il n’y aura pas de paix possible dans cette région du monde sans solution politique juste et durable, sans que soit reconnu à toutes et tous l’égalité des droits. La communauté internationale doit agir et faire pression sur l’État israélien pour qu’il se conforme au droit international, évacue les territoires occupés, laisse les réfugié·es retourner chez elles et eux, et mette fin à la situation d’apartheid en accordant la pleine égalité à tou·tes ses habitant·es. Sans ces mesures de bon sens, la succession de massacres continuera.

PEPS soutient tous les peuples quels qu’ils soient en Ukraine, en Arménie, en Palestine en lutte pour leur droit à l’autodétermination contre le colonialisme et les impérialismes. Il n’y a pas deux poids, deux mesures. Les cris d’orfraie des responsables politiques du monde occidental sont à mettre en relation avec leur abandon du peuple du Haut-Karabagh ou des massacres au Yémen orchestrés par l’Arabie Saoudite. Les vies des habitant·es de ces peuples comme celui des Palestiniens ne valent pas moins que les autres.

PEPS considère que à terme la solution politique ne peut être résolue que par la pleine égalité des droits de tous les habitants et dans le cadre d’une Confédération. Démocratique des peuples du Moyen Orient qui assurera le droit à l’existence, à l’autonomie et à la liberté de tous les peuples juif, arabe, kurde, druze, quels que soient leurs religions. Cette proposition faite depuis des décennies par les représentants du peuple Kurde qui ont combattu victorieusement l’islamo-fascisme de Daesh est la seule qui peut mettre un terme à la guerre sans fin qui ravage le Moyen-Orient depuis la colonisation britannique et française de la région. Comme le dit Abdullah Öcalan. : « Ce projet démocratique, nous l’avons baptisé le confédéralisme démocratique. On peut qualifier ce type de gouvernance d’administration politique non-étatique ou encore de démocratie sans État.  (…) Les démocraties gouvernent, là où les États se contentent d’administrer. Les États sont fondés sur la force, les démocraties se basent sur le consensus collectif». (Confédéralisme démocratique, International Initiative Édition).

PEPS appelle le gouvernement français à faire pression sur Israël pour éviter un massacre des populations civiles de Gaza. PEPS appelle à un cessez le feu et à la protection des populations

Enfin PEPS refuse que soit importée en France une guerre sous la forme d’actes antisémites ou islamophobes. La lutte contre tous les racismes est notre boussole à tous. PEPS réfute l’amalgame fait entre antisionisme et antisémitisme et condamne l’instrumentalisation par la droite et l’extrême droite de cette guerre pour s’en prendre à des mouvements ou organisations qui dénoncent la politique du gouvernement israélien d’extrême droite. `

PEPS prendra sa place dans les mobilisations unitaires pour le respect du droit international vis à vis de la Palestine, pour trouver les pistes réelles d’une paix juste et durable.