L’Edito : Discours de Macron: La novlangue de 1984

Une arme de manipulation psychologique

Hier Macron a une fois de plus imité Georges Orwell dans 1984. Là où les slogans du Parti étaient construits sur des termes antinomiques :« La guerre c’est la paix. La liberté c’est l’esclavage. L’ignorance c’est la force ». Les slogans du maréchal d’En Marche sont décalquées : La liberté c’est le passe sanitaire, le bonheur c’est le travail, l’écologie c’est le nucléaire. Pour le candidat- président la manipulation consiste à construire une image du réel de telle façon qu’il a l’air d’être réel. Océania, dans le roman 1984 était un État délabré où les gens croient quand même à la richesse, où le peuple est courbé et malade mais croit quand même à la vigueur, où c’est la pénurie qui règne et les gens croient à l’abondance.

La France de 2021 est un Etat où 9, 3 millions de personnes vivent en-dessous du seuil de pauvreté, où 8 millions de personnes ont recours à l’aide alimentaire, où près de 7 millions vivent en précarité énergétique, où plus de 6 millions sont au chômage …

Mais tout va bien, madame la Marquise. La double-pensée est un mot novlangue signifiant « contrôle de la réalité. » Elle est utilisée comme arme de manipulation psychologique de sorte que la personne est incapable de penser par elle-même ou de voir la contradiction dans les idées et ainsi, elle accepte plus facilement les mensonges d’Etat.  C’est ce qui se passe depuis le début du quinquennat.

Un Etat de contrôle et de surveillance

La Macronie met en place un cadre institutionnel liberticide pour se protéger de la crise sociale amplifiée par le Covid. Des millions de citoyens basculent dans la précarité et la pauvreté. Face à la misère, Macron nous fait la charité : 35 millions de français vont toucher une aumône charitable de 100 euros ; quelques centaines de milliers de jeunes vont toucher un « contrat d’engagement » de 500 euros. Nous sommes très nombreux à avoir du mal à joindre les deux bouts et à survivre. La politique de Macron soutient les riches qui s’en donnent à cœur joie : finance, immobilier, consommation de luxe…

Dans le même temps, l’inflation est bien là : les loyers (+1 %), l’énergie (+300 % pour le prix du gaz, +100 % pour l’électricité), les prix en général (+2,7 % sur un an). Mais les salaires, eux, n’augmentent pas, ou alors très peu. Et les conditions de vie s’en retrouvent profondément dégradées. Et maintenant Macron engage la guerre contre les chômeurs, les traquant à domicile.

Depuis le début de la pandémie, la lutte contre le virus se mène de façon anti- démocratique. D’où la mise en place de l’état d’urgence sanitaire, qui donnait la possibilité au gouvernement de décider de mesures gravement attentatoires à l’État de droit, comme le confinement, le couvre-feu et surtout maintenant le passe sanitaire.

L’état d’urgence sanitaire est un état d’exception, qui déroge aux règles de l’État de droit. Le gouvernement profite de ces circonstances pour établir une « société de contrôle« . Hier Macron est passé à un stade supérieur, imposant le passe sanitaire pour rappel à une catégorie de français, les plus de 65 ans.

Le projet de loi de « vigilance sanitaire » vient d’être adopté, à une voix près. Les mesures les plus attentatoires à nos libertés peuvent être prises par simple décret, sans aucun contrôle du Parlement. Cette loi donne donc les pleins pouvoirs au gouvernement. Les libertés n’ont de cesse de reculer, les manifestations anti passe sanitaire depuis 15 semaines et dernièrement un regroupement de gilets jaunes sont de plus en plus encadrés. Nous pénétrons dans un autre type de société : l’Etat de contrôle et de surveillance. Bientôt la reconnaissance faciale ?

Un désastre écologique annoncé

Les pandémies sont favorisées tant par la logique industrielle du système capitaliste que par la mondialisation des échanges qu’il implique, et elles sont donc à mettre en corrélation avec l’exploitation économique de la planète.

Le confinement en accélérant le développement du numérique a aggravé de fait la pollution numérique. Les milliards de masques, pourtant nécessaires sont autant de déchets qu’il faudra éliminer… Mais la gestion des déchets, pilier essentiel d’une politique écologique dont les conséquences retentissent sur les générations futures, le gouvernement Macron s’en lave les mains : le choix du nucléaire est un contre sens historique et un cadeau empoisonné aux générations futures.

Dehors Macron !

Historiquement les faits les plus graves comme les guerres, les génocides, l’esclavage et aujourd’hui le dérèglement climatique sont issus de l’obéissance ou de la soumission et non pas de la désobéissance ou de la rébellion.

Les écologistes sociaux ne tolèrent plus la charité pour les plus pauvres, la guerre aux chômeurs, le nucléaire pour avenir et les lois liberticides. Dehors Macron !

PEPS (Pour une écologie populaire et sociale)

Le 10 novembre 2021