La tribune libre de PEPS : Nous ne voulons pas d’un troisième mandat Hollande

PEPS met à disposition une tribune libre pour partager des textes de réflexion inédits, proposés par des contemporains, afin de nourrir les idées et le débat autour de l’écologie populaire et sociale. Aujourd’hui, une contribution de Merlin Gautier, Etudiant et délégué de PEPS au conseil des partis de la Primaire Populaire. .

Lettre ouverte à la Primaire Populaire, ses militant.es, ses électeur.rices

La Primaire Populaire se veut un mouvement citoyen, construit par des néo militant.es, des associatif.ves et des intellectuel.les voulant faire pression sur les partis traditionnels pour une candidature unique, jugée seule capable d’atteindre le second tour de l’élection présidentielle.

Cette initiative a trouvé de l’écho, en particulier dans la génération climat, déboussolée par le contraste entre l’urgence de la crise écologique dont les conséquences sanitaires, environnementales et géopolitiques pèsent désormais sur toute l’humanité et l’immobilisme des pouvoirs politiques.

Les organisateur.rices de la Primaire Populaire s’inspirent du Sunrise Mouvement américain, qui, avec un programme pourtant prometteur, des méthodes de mobilisations nouvelles et de l’éducation populaire, a certes permis la défaite de Trump mais élisant un Biden qui ne cesse depuis de décevoir… La radicalité de ce mouvement citoyen, mis entre parenthèse au nom du pragmatisme pour l’unité, nous en dit long sur ce que la Primaire Populaire risque d’offrir à ses militant.es et ses électeur.rices en quête d’espoir pour récompenser leur détermination, leur mobilisation et leur engagement sincère.

Le soi-disant pragmatisme qui fait tendre la gauche vers des options modérées a peut-être permis d’illusoires victoires, mais il n’a JAMAIS permis le changement. Il y a une naïveté maladive dans ce choix qui a déconnecté la gauche des classes populaires, en abandonnant la lutte contre l’aliénation capitaliste, en faisant de petits pas de crabe vers la transformation écologique vitale de nos sociétés, en s’accommodant du délitement de la démocratie.

Ce pragmatisme naïf a attiré autour de la Primaire Populaire tous les petits piranhas de la social-démocratie atomisée par l’aventure bonapartiste d’Emmanuel Macron. Le PS et le PRG, les deux fossiles émiettés de la gauche française, qui n’ont plus rien du Front Populaire dont ils sont les indignes héritiers, croient s’être trouvé une bouée de secours. Alors qu’ils n’ont plus rien à proposer depuis 1981, ces partis conservateurs qui défendent en substance le statu quo et le maintien du capitalisme croient faire peau neuve en embrassant un socle programmatique commun dans lequel ils ne croient pas, construit essentiellement à partir des propositions édulcorées de l’Avenir En Commun.

Rappelons-nous de François Hollande. Celui qui nous proposait de combattre la finance, un changement maintenant, le retour de la gauche dans le pays de la Révolution et de la Commune et qui nous a apporté le libéralisme sauvage de Macron, le racisme et les flashballs de Valls, et l’effondrement politique de la gauche que nous connaissons aujourd’hui. Celles et ceux qui étaient sur ses bancs, celles et ceux qui ont partagé son projet d’un pays vendu en pièces détachées aux plus riches sont aujourd’hui au pouvoir.

Nous ne voulons pas d’un troisième mandat Hollande, ni avec le visage de Macron, ni avec le visage d’aucun.ne autre de ses héritier.es.

Militant.es de la Primaire Populaire, électeur.rices qui voulaient la victoire de l’égalité sociale, de l’action écologique radicale, du renouveau démocratique, de la solidarité, révoltez Vous ! Ne laissez pas votre mobilisation devenir le canot de sauvetage d’un équipage de libéraux peints en rose. Nous voulons la victoire, mais pas au prix de l’espoir. Nous voulons l’unité, mais pas au prix de la radicalité. Nous voulons l’écologie, mais pas sur le dos des classes populaires !

Il faut porter les propositions les plus radicales, pour garder notre indépendance et notre force de mouvement citoyen. Les modérés ne rassemblent qu’eux-mêmes. Pas une voix aux héritier.es de François Hollande ! Faites le choix des plus à gauche de la bande, Anna Agueb-Porterie et Jean-Luc Mélenchon. 

Merlin Gautier,

Le 27 janvier 2022