L’EDITO DE PEPS : La loi « pouvoir d’achat » : une loi au service des lobbies et des patrons

Une loi d’enfumage pour masquer la baisse de revenu

La loi « Mesures d’urgence pour la protection du pouvoir d’achat », premier projet de loi du second quinquennat Macron est passée grâce à l’alliance avec les LR et les RN. Cette loi a été un enfumage total : tandis que les allocations baissent, les salaires n’augmenteront pas, il faudra se contenter de petites primes et d’un chèque alimentaire. Cette arnaque présentée comme une amélioration est une supercherie alors que l’inflation pourrait atteindre 8% cet automne, voire 10% à la fin de l’année ! Le pouvoir d’achat s’effondre, et chaque semaine avec la hausse des prix, il est de plus en plus difficile de nourrir sa famille et de vivre correctement. La logique de Macron c’est l’aumône. Le pouvoir fait des chèques, des primes données au bon vouloir des patrons, aléatoires et non pérennes qui ne profitent qu’à très peu de salarié·es. Le refus d’augmenter les salaires et de les indexer sur l’inflation est le socle de la politique du gouvernement. Dans la catégorie « miettes », un chèque alimentaire de 100€ par foyer qui sera versé à la rentrée, et sera aussi vite rattrapé par l’inflation. Les primes préservent les profits des actionnaires contre la hausse des salaires. Cette loi entérine la baisse globale du revenu. Le « coup de pouce » du gouvernement, à savoir la hausse de 4% des retraites et des prestations sociales, n’est qu’une anticipation des revalorisations qui devaient s’appliquer mécaniquement à l’automne prochain…

La hausse de 3,5% des APL ne permet pas de compenser la hausse de 3,5% des loyers : cette mesure valide une perte concrète pour tous les locataires : 2,6 milliards d’euros ! il est urgent que le droit au logement prévale sur le droit de spéculer sur le logement. Contre la hausse des loyers plusieurs alternatives sont possibles dont le gel des loyers ou leur encadrement.

Rien dans cette loi ne permet de baisser les prix – du moins, les bloquer –, rien ne permet de taxer les profiteurs de crise (Total, Engie, Sanofi, CMA-CGM…) qui font des bénéfices records ! La seule bonne nouvelle de cette loi de faux culs est la déconjugalisation de l’Allocation Adulte Handicapé même si le gouvernement propose de la mettre en place seulement en octobre 2023. Il restera à étendre cette mesure au RSA, à l’ASS (Allocation Spécifique de Solidarité), l’ASPA (Aide Sociale aux Personnes Agées) et autres minima sociaux et allocations concernées.

Une loi climaticide

Cette loi a permis au gouvernement alors même qu’il est assigné en justice pour n’avoir rien fait contre le réchauffement climatique d’aller plus loin dans la régression écologique : Réouverture de la centrale à charbon de Saint-Avold, accélération de la construction d’un terminal flottant au Havre pour importer du gaz de schiste américain, augmentation du plafond d’émissions de centrales à charbon…avec en perspective toujours plus de nucléaire. Cette loi confirme ce que nous savons depuis le premier quinquennat : Pour Macron, l’urgence écologique est la dernière roue du carrosse. ! Nous sommes le seul pays européen qui n’atteint pas ses objectifs en termes d’énergies renouvelables. Sur le projet de loi de finances rectificative, la logique est la même : les profits des distributeurs d’énergie sont préservés à tout prix par le gouvernement, qui a rejeté la proposition de tous les groupes d’opposition, pourtant mise en place dans tous les pays européens, de taxe sur les superprofits des distributeurs comme Total, et de blocage des prix.

Pour répondre à l’urgence sociale et écologique, c’est dans la rue et dans nos mobilisations sociales et écologiques que nous devons imposer le SMIC à 1.500 euros, la revalorisation des retraites et des minima sociaux, la hausse d’au moins 10% du point d’indice des fonctionnaires, la taxation des profiteurs de crise, le blocage des prix des produits de première nécessité, l’arrêt des mesures climaticides…

Discutons-en à nos rencontres d’été à Marseille du 20 au 24 août !

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