Macron contre l’écologie. . .  

Le macronisme, degré zéro pour l’environnement !

I- 2017, Nicolas Hulot entre au gouvernement comme Ministre d’État, un grand honneur, à la hauteur de l’intérêt porté par notre Président à l’environnement. Bon augure pour les uns, scepticisme pour les autres.

Aujourd’hui, 7 ans après, Christophe Béchu, ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, figure au 35ème rang protocolaire, le dernier.  

On lui a retiré l’énergie, rattachée au ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique. On voit bien le sens de ce changement. Avec ce Ministère, on est tranquille, c’est bon pour le nucléaire, c’est bon pour les entreprises qui voient mal les misères qui pourraient être faites à l’exploitation des énergies fossiles: on en parle déjà  trop dans les COP !

On ne peut pas vraiment dire que durant ces 7 ans, l’orientation politique ait vraiment changé, cette ligne étant définie par notre Président-Jupiter, sinon peut-être sur le nucléaire. Souvenons nous de l’histoire des chasseurs, câlinés par Macron en présence de son ministre – la coupe était pleine pour le départ de Hulot. Souvenons nous aussi du rapport demandé aux 150 membres de la Convention citoyenne pour le climat, commandité par Macron. Un très bon rapport, en vérité, qui a atterri dans la poubelle de celui-ci, ce qui en dit long sur le personnage et sur son l’intérêt pour l’environnement. Mais, le mouvement des Gilets jaunes étant fini, on peut passer à autre chose !

Maintenant, c’est le calme plat du côté du gouvernement C’est plutôt la chasse aux  écologistes qui se sont levés et ont entrepris à leur manière de prendre les choses en mains, sur le climat mais surtout sur les territoires et sur la terre : mouvement des ZAD, luttes contre les Grands projets inutiles (GPII), les Soulèvements de la terre, lutte des méga-bassines.

Sous ces différents noms, c’est notre modèle de développement qui était interpellé, sur l’agriculture, sur les transports, et l’ampleur croissante des luttes militantes commençaient à faire peur au gouvernement.

Le gouvernement a répondu avec uns violence inouïe, par les gendarmes et les CRS, jusqu’à faire des morts et des estropié.es, et par des lois durcissant toujours plus les peines.  

Et l’État oppresseur a traité l’opprimé d’ « éco-terroriste ». C’est toujours comme cela dans les Etats autoritaires. Pour souligner la « dangerosité » de ce « terroriste », le « valeureux » ministre de l’Intérieur a même décrété la dissolution des Soulèvements de la terre – une décision annulée par le Conseil d’État.

Et, il y a peu de temps encore, on voyait déposer du purin devant les préfectures, sous le regard placide des gendarmes. Il est vrai que la FNSEA a toujours fait la loi au ministère de l’agriculture, au profit des grands et de l’agro-industrie.

II – A vrai dire, les gens de pouvoir ne sont que les exécutants de leurs commanditaires, les représentants d’un système: le capitalisme, aujourd’hui mondialisé et qui dévore tout sur son passage, les humains et la nature, dont les humains font partie. Il ne peut plus s’arrêter.

Pour conserver leur pouvoir, ils ont besoin d’un minimum d’adhésion du peuple. Ils l’ont fait pendant un temps en assurant des miettes aux dominés. Mais ce n’est plus le cas aujourd’hui, sous l’égide du capital financier. Ils le font aussi par les médias (presque totalement possédés par les milliardaires). Ils le font même en tordant le sens des mots pour leur faire dire l’inverse.

La réforme, pour prendre un exemple, est devenue une contre-réforme, qui dégrade la vie de la majorité.

Ou encore on invente le mythe du « ruissellement », dont les pauvres n’ont jamais vu la couleur.

La politique de Macron, qui n’a plus pour boussole que l’intérêt des riches ses semblables, ne fait que gérer à court terme les évènements qui se présentent. Le bateau n’a pas de pilote, il vogue au gré des vagues.

C’est au peuple de prendre la barre, par ses luttes, son unité, en se libérant des idées que la bourgeoisie enfonce dans nos têtes, par sa capacité à construire un projet, comme il a su le faire dans notre histoire.

III – Des luttes sans fin

Le nucléaire – Macron n’avait pas assez du désastre financier de Flamanville ! Il lance cette fois  un programme de petits réacteurs (SMR), – plus de 50 milliards d’euros -, financés en partie par le livret A (merci pour le logement social !). Pour aller vite, on prépare une loi qui va déroger aux règles de la commande publique, et qui prévoit déjà d’accroître la valeur des avenants (on n’est jamais trop prudent!).

Dans le même temps, le projet de fusion entre l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et l’Institut de radioprotection de la sûreté nucléaire (IRSN) va son cours, malgré les alertes des agents de ce dernier.

Un expert aussi compétent que Bernard Laponche1 met en garde le gouvernement sur ce projet, pour toutes sortes de raisons qu’il précise. Il termine par ces propos  « Lorsque l’on examine, à la lueur de ce que nous connaissons des bouleversements climatiques qui s’abattent déjà sur notre territoire et vont se renforcer de façon considérable, on peut vraiment se poser la question de la fragilité et du risque d’installer un peu partout des petits réacteurs nucléaires qui seront évidemment soumis, selon la période et leur site, aux inondations, sécheresses, tempêtes, tornades, séismes…

Tous ceux qui se disent aujourd’hui désireux d’accueillir un SMR sur leur territoire devraient vraiment y réfléchir sérieusement « 

Le colonialisme n’est pas mort Le transfert de l’énergie au ministre chargé de l’économie en dit long sur la place des questions climatiques, alors même que le grand mot du gouvernement est la ré-industrialisation. Déjà, au lendemain de la COP 28, on s’apprête à autoriser de nouveaux forages de pétrole à La Teste.

Mais que dire de nos « fleurons » comme Total, aux affaires florissantes pour ses actionnaires (21 milliards d’euros de bénéfices en 2023). Cette entreprise prospecte des gisements de pétrole et de gaz dans tous les continents. Pour ne citer qu’un exemple, Total Energies a lancé un accord d’investissement, avec l’Ouganda, la Tanzanie et une compagnie chinoise, comprenant notamment la construction d’un oléoduc (EACOP) de plus de 1400 km. Ce projet suscite l’opposition des populations pour les désastres qu’il entraînerait pour l’écosystème et les populations qui y vivent. L’ONG Human Rights Watch le décrit comme « un désastre pour des dizaines de milliers de personnes ayant perdu un terrain qui fournissait de la nourriture à leurs familles et un revenu leur permettant d’envoyer leurs enfants à l’école ».

« L’environnement, ça suffit ! » – Macron n’aime pas les écologistes, c’est un fait.  Il pratique de « l’environnement-bashing », reprenant les célèbres mots de Sarkozy « L’environnement, ça suffit! ».

Une cellule au sein de la Gendarmerie nationale a été créée fin 2019 dans le cadre d’une convention avec la FNSEA. Elle est censée lutter contre les atteintes au monde agricole. C’est la cellule Demeter. Parmi ses missions, la sanction des « actions de nature idéologique », une grave atteinte à la liberté d’expression.La réaction des associations environnementales a permis, après une bataille judiciaire, d’obtenir le retrait de ces termes.

Le gouvernement Attal reste dans la ligne. Le mouvement des agriculteurs lui donne l’occasion d’abandonner2 le plan Ecophito3 qui visait une diminution de 50% des pesticides d’ici 2030 par rapport à 2015-17. Le 1er plan Ecophito date de 2008.  Depuis cette date, ses résultats sont un fiasco, critiqué même par la Cour des comptes. Cela montre le peu de conviction avec laquelle il a été mené par les gouvernements successifs. Ecophito 3, à peine né, est déjà mort, avec la disparition de la faune qui peuplait nos campagnes et la pollution apportée par les pesticides. On repart à zéro, les lobbies sont plus forts.

Mais ce n’est pas tout. L’Office français de biodiversité (OFB), créé en 2020 pour protéger et restaurer la biodiversité et exercer la police de l’environnement, est mis sous tutelle des préfets. On annonce la signature prochaine d’une convention avec le monde agricole  « Pour trouver de nouvelles manières de travailler ensemble ! » – On voit lesquelles.

On pourrait continuer à pointer ce qui ne va pas, à regarder chez d’autres pays. Ce capitalisme qui nous gouverne et qui a envahi la planète est un capitalisme « déclinant », malgré ses nouvelles technologies.

Car il s’agit là d’êtres humains, des relations entre eux et avec la nature qu’il ne cesse de détruire. Ce ne sont pas les robots qui nous donneront la voie, mais notre capacité à abandonner nos idées mortifères, à prendre ce qu’il y a eu de mieux dans notre histoire d’humains qui vivons sur cette planète.

Pour notre part, nous y apporterons notre Commune de Paris.

Dehors ce gouvernement Macron pro agro business et anti écolo !

  1. Billet du blog sur Médiapart « Le dangereux engouement pour les SMR », 5 février 2024 ↩︎
  2. Pardon, « mis en pause ». en novlangue ↩︎