PEPS 93 relaie et soutient : les actions de Saccage 2024 contre l’agression olympique

Nous relayons l’initiative du collectif Saccage 2024 qui vise à regrouper toutes celles et ceux qui se mobilisent contre la bétonisation, la gentrification et la dégradation du vivant et des conditions de vie liées aux travaux des Jeux Olympiques en Seine Saint Denis. Nous invitons chacune et chacun à se joindre à cette lutte.

Lien vers l’événement :

https://fb.me/e/1oFSuuZ7D

le site :

https://saccage2024.wordpress.com/

Pour mémoire, l’édito de PEPS du 21 juillet 2021 consacré au massacre des JO :

L’Edito de PEPS : Contre les Jeux Olympiques du capitalisme à Tokyo, Paris ou ailleurs !

Les JO, une gabegie

Les Jeux Olympiques sont donc déclarés ouverts à Tokyo malgré la pandémie et le refus ultra majoritaire des japonais à les voir se tenir.  Au Japon, les JO servent à masquer l’incapacité du gouvernement à masquer les conséquences de la catastrophe de Fukushima et leur incapacité à enrayer la crise sanitaire. Les japonais ont raison de manifester leurs colères contre ces jeux du cirque qui ont été à la fois calamiteux pour les villes concernées et rongés par l’affairisme, la corruption, le dopage.

Nous sommes contre les JO parce que partout les Jo sont une gabegie, un gaspillage de l’argent public et un fardeau pour le budget des villes et des pays organisateurs. Un « pognon de dingue », avec à chaque fois un dépassement des coûts déversant des milliards pour des projets inutiles et imposés. Montréal aura mis 30 ans à rembourser, la Grèce supporte encore les stigmates des Jeux d’Athènes. Londres, en 2012, avait dû débourser 6 milliards d’euros supplémentaires (total de 11 milliards), Rio en 2016 est ruinée avec 23 milliards (total de 33 milliards) et Pékin, en 2008, 29 milliards (total de 32 milliards). Les dépenses pharaoniques engagées par Paris, l’État et le Grand Paris auront un coût financier et écologique démesuré, et les rénovations et réhabilitations de structures sportives existantes seront dispendieuses.

Au moment où les pouvoirs publics reviennent sur toutes les dépenses de service publics de santé, d’éducation, de transports et tant d’autres, il est pour le moins scandaleux que la France s’engage à l’aveugle dans des dépenses superflues. De plus un prétexte à un coup d’accélérateur pour la gentrification du Grand Paris est organisé : ce sont les jardins ouvriers d’Aubervilliers et de Pantin remplacés par un solarium et une Piscine Olympique ;  ce sont des écoles primaires et maternelles supprimés au bénéfice d’un Centre de Presse Olympique à ST Denis. Et ce n’est que le début… Passés les quelques semaines de la grande kermesse télévisuelle, les habitants subissent des conséquences engendrées par les JO : gentrification des quartiers, bâtiments non réutilisables, populations poussées loin de la ville par la spéculation immobilière. Le cauchemar est et sera quotidien pour les habitants.

Le nouvel opium du peuple

Nous sommes contre les JO parce qu’ils sont le nouvel opium du peuple, symbole parfait des sports massifiés, spectaculaires marchands du culte de la performance et de la marchandisation des humains. Comme le dit Jean Marie Brohm, L’olympisme est une idéologie mystificatrice, une naturalisation de la guerre de tous contre tous capitaliste, une naturalisation de la prétendue « supériorité masculine », une occultation des inégalités de classes au profit de la Nation. Le sport professionnel est avec la publicité un des meilleurs moyens d’anesthésier le peuple en occultant la hiérarchie des vraies valeurs. Il ne peut pas y avoir de « Jeux verts » dans cette compétition au bilan carbone record, de jeux féministes   alors que les violences sexuelles sont légions dans le sport et que le virilisme et le machisme en font un instrument de domination sexiste.

Les JO, une légitimation du capitalisme

Nous sommes contre les JO parce qu’ils sont le fruit de la révolution industrielle et de sa société du spectacle. Nous ne croyons pas au « traditionnel couplet de la trêve olympique ». 

 En 1936, ils ont servi les ambitions d’Hitler et du nazisme. En 1968 à Mexico, l’armée, 10 jours avant la célébration des JO, tua deux à trois cent personnes sur la Place des Trois Cultures pour empêcher que la contestation mexicaine et mondiale s’étende aux stades. Alors que la Charte olympique affirme que le « but de l’olympisme est de mettre le sport au service du développement harmonieux de l’homme en vue de promouvoir une société pacifique soucieuse de préserver la dignité humaine » (article 2), que « l’esprit olympique exige la compréhension mutuelle, l’esprit d’amitié, de solidarité et de fair-play » (article 4) et que « toute forme de discrimination à l’égard d’un pays ou d’une personne fondée sur des considérations de race, de religion, de politique, de sexe ou autres est incompatible avec l’appartenance au Mouvement olympique » (article 5), les hiérarques du CIO n’ont eu de cesse de légitimer des régimes autoritaires, despotiques, totalitaires qui ont mis la phraséologie olympique au service de leur politique répressive à Moscou en 1980 comme à Pékin en 2008.

Nous sommes contre les JO parce que c’est une entreprise de légitimation du capitalisme. La toute-puissance des sponsors et annonceurs des Jeux Olympiques et Paralympiques s’explique parce que c’est la conception même des jeux Olympiques qui est la cause de ces maux. Ces Jeux sont conçus par un CIO élitiste au service du sport business et des nationalismes. Organisation de droit suisse, le CIO, au fonctionnement opaque, bénéficiaire d’exonération fiscale totale et qui enchaîne scandales sur scandales a seule le droit de décider comment et pourquoi se construisent des infrastructures de transports, au mépris des besoins réels des populations. Le CIO, c’est un mélange de République bananière et de dictature despotique. L’idéologie olympique originelle des JO de Coubertin fondée sur le sport amateur est un mensonge auquel plus personne ne croit. Les JO du fric sont aujourd’hui au service des sponsors et du marché des droits audiovisuels.

Le sport, un bien public

Il n’y a pas d’alternative aux Jeux du cirque. Le sport, le jeu doit sortir de la marchandisation et du spectacle pour redevenir une activité pour toutes et tous. Le sport est un bien public. L’activité sportive doit être au service de l’humain et non du marché. Le scandale des décisions pro sport business et la confusion entretenue avec le sport amateur qui va faire mourir de nombreuses associations sportives et favoriser toujours le sport spectacle. La forme associative doit être soutenue et préservée de toute dérive consumériste. Pour financer le sport populaire il faut que le sport professionnel contribue financièrement au développement du sport amateur, comme dans l’immédiat l’augmentation de la taxation sur les retransmissions sportives à la télévision pour financer le sport amateur et taxer  les  transferts  et  les  commissions  des  agent·e·s  et  des  intermédiaires  financier·ère·s afin de renforcer le soutien aux clubs amateurs, le développement des écoles du sport et des équipements sportifs de proximité.

Nous en discuterons dans la Drôme à nos Rencontres d’été du 23 au 27 aout. https://www.facebook.com/events/4314663371897241 .Vous y êtes les bienvenu-e-s pour en débattre avec nous et construire ensemble la mouvance de l’écologie de rupture, à même de proposer une perspective aux effondrements qui s’annoncent.

PEPS, le 21 juillet  2021