PEPS Mulhouse : manifeste pour un progrès obligé de la CAF, Sud Alsace

Nos camarades de AA/ PEPS Mulhouse ont participé à la rédaction de ce manifeste citoyen qui exige le retour du contact, de l humanité, du respect et de la dignité pour tous. Nous le reproduisons ici. Un article dans la presse locale leur est dédié.

« Citoyens allocataires du RSA et des aides sociales, associations, nous déplorons la dégradations du service public et ses conséquences pour les personnes. 

Nous sommes des citoyen-nes allocataires ou solidaires des droits sociaux minimums pour tous. 

Des personnes engagées dans divers mouvements tels que le groupe chômeurs et précaires de la Maison de la Citoyenneté Mondiale affiliée au MNCP (Mouvement National des Chômeurs et Précaires),

à AU68, au DAL, à Droit et Pauvreté, RSA Grand Est, Archipel Des Sans Voix.

Nous demandons depuis le printemps à l’administration CAF de nous écouter, afin de mieux nous comprendre et de nous respecter, dans un climat de confiance et non de méfiance permanente. D’écouter et de répondre aux Obligations de l’administration publique.

N’ayant que rarement l’occasion de la rencontrer pour pouvoir exposer nos soucis quotidiens, nous constatons que cette administration de service public est souvent un système inhumain, une machine administrative guère à l’écoute des questions et des besoins des citoyen-nes. Et face à cette barrière d’incompréhension et en l’absence d’un véritable dialogue, nous avons pris la décision de faire entendre la voix de celles et ceux qui journellement subissent des décisions souvent sans appel et avec des conséquences graves et dégradantes.

Nous rappelons à la CAF de ne pas oublier que le logement, le revenu, la santé, l’éducation, la culture, sont des droits fondamentaux. En fait nous ne demandons pas la charité, mais bien le droit au respect des personnes, de la Loi, au droit de vivre.

Hélas, 6 mois de rencontre avec la CAF avec examen des situations subies par les allocataires, les associations et les travailleurs sociaux de la CEA, ont accouché d’une souris avec notamment cette déclaration : « c’est aux personnes de s’habituer à la logique des systèmes, et alors nous irons mieux vers eux ». S’habituer à la logique de la dématérialisation de notre service public et à ses silences opposés tant aux allocataires qu’aux travailleurs sociaux qui les sollicitent en vain pour informer mieux et faire avancer les dossiers des familles en souffrance.

Rencontrée après notre première manifestation la CAF a cependant admis et déclaré que « le système est mauvais », maistout en vantant les modes satisfaisants de contact physique avec ses agents. Alors, mauvais ou satisfaisant ? On s’y perd et ce n’est pas acceptable. On n’a pas les moyens de s’habituer au flou.

Ces quelques dénonciations et revendications qui suivent constituent autant de cris de désespoir et de révolte. Mesdames et Messieurs les fonctionnaires, éteignez un instant vos ordinateurs et téléphones et.. écoutez-nous : 

« Nous vous demandons d’écouter nos cris de détresse, pour mieux nous comprendre et pouvoir répondre à nos revendications légitimes

« Nous refusons d’être les victimes de vos machines informatiques infernales.

« Nous exigeons des contacts humains.

« Nous refusons les contrôles permanents et dégradants « qui peuvent rendre cinglé »

« Nous demandons de pouvoir bénéficier de l’aide de personnes pour nous faciliter les démarches afin de pouvoir accéder à nos droits et conformément à la Loi.

« Nous exigeons le respect des personnes et refusons d’être les victimes d’un climat de suspicion permanente, et la fin des contrôles répétés, empilés, contraires à la Loi.

«  Nous ne sommes pas des fraudeurs, mais des citoyen-nes en grande difficulté et dignes d’information directe et lisible, pas « à la marge » ou dans leurs « trous dans la raquette ».

« Ne vous contentez pas de vous pencher sur notre sort, mais mettez-vous à notre hauteur.

« Nous demandons que le service public respecte la loi ESSOC et le Code des Relations entre le Public et les Administrations, et notamment l’obligation de traitement des dossiers dans la considération des personnes.

« Nous dénonçons les baisses voire suppressions des APL depuis le début de la réforme du 1er janvier du mode de calcul alors que les revenus des personnes ou familles n’ont pas changé.

« En cas de révision des droits nous dénonçons la suppression des allocations pouvant durer plusieurs mois avant leur rétablissement. Suppression contraire à la Loi. Suppression sans un reste à vivre.

 » Nous exigeons de la CAF une allocation minimum d’existence équivalente au moins au seuil de pauvreté pour pouvoir vivre, et non survivre.

« Au rythme de nos besoins d’information, face aux notifications sommaires et anxiogènes, nous vérifierons l’annonce d’écoute de la médiatrice Caf, et les modes d’accès « faciles » aux agents de la Caf.

« Nous dénonçons la fracture numérique qui empêchent beaucoup d’allocataires de régler les problèmes administratifs.

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audit : vérification de l’efficacité sociale et financière des CAF.

Pour toutes ces raisons et comme annoncé, et que mauvais le système ne peut que progresser, nous poursuivons notre action en manifestant devant la CAF, établissement public, chaque 1er mardi du mois.

Voilà ce que nous tenons à transmettre à tous, fonctionnaires, citoyens, à notre manière depuis la rue afin de soutenir la poursuite constructive des travaux avec la direction de la CAF qui déplore son « manque de moyens » et admet la nécessite « de travailler tous ensemble ». Mais vrai aussi qu’après les déclarations d’intention nous attendons surtout des actes vérifiables localement. Il n’est plus temps de traîner les pieds. Sachant qu’avec le déni et les postures on ne récolte que le déshonneur.

C’est dans cet espoir constant que nous vous saluons tous, fonctionnaires, familles, personnes isolées, avec humanité, avec citoyenneté ».