Notre député Andy Kerbrat a été interpellé en possession d’une petite quantité de 3MMC pouvant s’apparenter à une consommation personnelle. On le sait, cette substance est souvent décrite comme la “coke du pauvre”.
Nous lui apportons notre soutien amical dans son combat contre son addiction. Nous sommes également à ses côtés face à la meute de l’extrême droite – jusqu’au Ministre de l’intérieur- qui s’acharne contre lui, avec haine et homophobie.
Andy porte depuis longtemps le combat sur la prévention des addictions et pour l’accompagnement de celles-ci.
Or, cette situation engage de manière plus fondamentale la nécessité de changer de politique des drogues en France, pour éviter à la police un travail fastidieux qui ne permet pas d’endiguer les trafics, et adopter au contraire une approche plus pragmatique. Une approche rationnelle et novatrice que PEPS souhaite engager. En effet, depuis 54 ans, la loi en vigueur entend protéger la société et soigner les “toxicomanes”. Pourtant, on sait que s’attaquer au consommateur au bas de l’échelle est une hérésie qui n’apporte rien à la sûreté publique et encore moins à la protection des mineurs engagés dans cette activité illicite.
Car, dans la situation présente, ce qui interroge également, c’est la prise de risque et l’implication d’un jeune mineur dans la cession de ce produit, qui a, lui, été placé en détention provisoire. Croit-on qu’en agissant ainsi la police et la justice oeuvrent efficacement contre les trafics ?
En effet, de nombreuses études démontrent que la politique de répression éloigne du soin et de la prise en charge des personnes en situation de dépendance. Comme le souligne le rapport commun de plusieurs agences de l’ONU*, pour lutter contre les addictions, les efforts de la police sont néfastes à une politique de santé publique.
Ce qui, au Portugal, ne ferait pas de vague dans la presse, mais une bonne séquence de prise en charge médico-sociale pour aider ce consommateur à ne plus reproduire de tels actes en public, risque en France d’être instrumentalisé, et ceci en évitant de régler les problèmes sur le fond.
C‘est la raison pour laquelle PEPS souhaite ouvrir le débat public pour en finir avec une loi inique, coûteuse, contre-productive et totalement obsolète**. Il y a quelques mois, une proposition de loi transpartisane visant la dépénalisation de l’usage de stupéfiants, inspirée par les travaux du CNPD (Collectif pour une Nouvelle Politique des Drogues), aurait dû être mise en débat à l’Assemblée Nationale par la France Insoumise*** dans le cadre de sa niche parlementaire.
La balle est maintenant dans le camp du NFP et plus largement dans une démarche transpartisane pour qu’une proposition de loi soit enfin discutée et votée par le Parlement.
*Point 5 de la résolution : https://documents.un.org/…/gen/g24/069/12/pdf/g2406912.pdf
**Farid Ghehioueche, responsable à PEPS de la campagne pour la dépénalisation de l’usage des stupéfiants et la légalisation du cannabis : https://x.com/FARIdG3H / http://cannabissansfrontieres.org/
***Exemple, la proposition de loi LFI de 2021 sur la légalisation du cannabis : https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/textes/l15b4746_proposition-loi