Devant la bronca déclenchée par les projets sur le domaine et le château de Grignon (Yvelines), l’Etat a reculé et renoncé à brader ce lieu emblématique de l’écologie à l’immobilier privé.

Haut-lieu de l’agronomie française où sont passés des milliers d’étudiants de l’Agro, il réunit un château, des terres agricoles où se forment les étudiants et aussi un des principaux organisme d’archives de l’écologie. En effet, René Dumont y fut enseignant et y a légué ses archives, imité ensuite par les Verts-Ecologie et de nombreuses personnalités de l’écologie politique, comme Yves cochet ou Dominique Voynet, constituant un corpus de recherche unique en France.

En vendant le domaine, l’Etat n’avait rien envisagé pour le devenir de ces archives et les ministres concernés (agriculture, écologie, patrimoine, culture) étaient restés muets. Les étudiants sont renvoyés sur le plateau de Saclay, inadapté, avec les autres campus de l’Agro regroupés pour faire des économies, projet lancé par Sarkozy, approuvé par Hollande et repris par Macron. Le domaine et le château auraient été investi par Altarea Cogedim, dont les problèmes environnementaux et patrimoniaux ne sont pas le souci majeur : logements, maison de retraite, séminaires – donc du béton et du pognon.

Outre les écologistes (dont PEPS dès le début), tout le monde s’y était opposé, y compris la droite, pour des raisons diverses. Le préfet lui-même annonçait un « fiasco », que cette décision n’évite qu’en partie, l’Etat annonçant une nouvelle procédure de cession de Grignon…. après les élections. Mais d’autres aménageurs, éliminés au départ, frétillent à nouveau de la bétonnière. Les étudiants, eux, restent virés.

Le combat continue donc. Il n’est pas interdit d’avoir des idées, par exemple, un centre de recherche international consacré à l’écologie : la doc est déjà sur place.

Yves Frémion

Pour PEPS-Culture

20 novembre 2021