Bouquinistes : une lutte victorieuse

Après des mois de résistance, les bouquinistes parisiens ont eu gain de cause : leurs boîtes ne seront pas déménagées pendant les Jeux Olympiques.

La préfecture de Paris (donc l’Etat) avait exigé cette absurdité, soi-disant pour des raisons de « sécurité », un mot qui sert de prétexte à tout. Le seul danger qui menace en effet les nageurs, c’est la pollution de la Seine. La mairie de Paris ne s’était pas opposée à ce qui était une atteinte à l’image même de la capitale, tant les touristes, étrangers en particulier, sont fascinés par le pittoresque des boîtes vertes et de leur contenu. Anne Hidalgo répétait même les arguments du préfet.

Il semble qu’il y ait eu des arrière-pensées chez certains, à gauche comme à droite, car si l’Etat affirmait que les boîtes seraient ensuite remises en place et même réparées, rien ne garantissait le retour des mêmes bouquinistes. Ceux-ci, par tradition, occupent cet espace municipal gratuitement, et l’idée d’installer à leur place des activités plus lucratives (donc avec des emplacements payants) a traversé plus d’un esprit chez les politiques.

L’association des bouquinistes s’était mobilisée, soutenue de toutes parts par la population. La revue de l’image populaire, Papiers Nickelés, avait lancé auprès des dessinateurs l’idée d’envoyer des dessins de soutien : le succès a été tel que des dessins sont venus d’Espagne, de Belgique, d’Italie, de Suisse, des Etats-Unis… Un livre était prévu comme élément de la lutte, il va se transformer en album-souvenir.

Les visiteurs des JO pourront donc profiter du vrai paysage des bords de Seine et contribuer à créer une aubaine financière pour les bouquinistes (un métier peu lucratif) – à condition naturellement que ces touristes aiment, en sus du sport, la balade et la lecture !

Yves Frémion

PEPS-Culture