Edito de PEPS : Salon de l’agriculture, reprenons la main sur le système agricole !

NB. Le cabinet de l’Elysée a porté plainte contre Ritchy pour  » menaces de mort ». Après une garde à vue de plus de 40 heures dans des conditions indignes – les conditions de privation de liberté en France sont connues pour être les pires d’Europe- notre camarade est convoqué au tribunal porte de clichy le 9 août prochain à 13H30. Son avocat est confiant, et va plaider la liberté d’expression. Soyons nombreuses nombreux à le soutenir.

PEPS au salon de l’agriculture

Les militant.es de peps étaient à la porte de Versailles ce samedi matin. L’ouverture chaotique du salon signe l’échec des réponses gouvernementales face à la colère des paysans, tant sur la forme que sur le fonds.

Nous avons manifesté avec les agriculteurs et agricultrices dans et autour du fameux hall 1, où sont les animaux d’élevage, cette année envahis de poulets robocop. Nous cherchions à accéder au fameux Grand débat voulu par Macron : il avait en fait lieu dans une petite salle coupée du monde avec des interlocuteurs choisis. Sous les sifflets, les « Macron Démission » , notre porte-parole Ritchy a été agressé par le service d’ordre du Président puis jeté en garde à vue pour avoir dénoncé la répression et qualifié Macron d’éborgneur en référence aux gilets jaunes. Sa majesté était intouchable, protégée par plusieurs rangées de force de l’ordre, dont la fameuse crs8. Après l’arrestation de Ritchy, nous avons suivi la délégation présidentielle dans le hall 4 réservé aux grandes entreprises et associations, sous les huées et les altercations avec les policiers ( vidéo en bas de cet article)

Un Pouvoir Illégitime

On peut interroger l’obstination du Président Macron à déambuler dans les allées de ce salon, protégé par les CRS dont la présence effraie des animaux déjà stressés par un voyage et des conditions d’accueil peu adaptés à leur bien être. Que font ces hommes armés dans cet espace confiné sensé accueillir des familles et des enfants ? Que signifient les rodomontades d’un homme qui sème le désordre par sa simple présence alors qu’il a des ministres atittrés pour ces fonctions ? C’est faire peu de cas des animaux qui n’ont pas été nourris, des paysans qui n’ont pas pu travailler et des visiteurs qui ont attendu plus de 5 heures dans le froid que le triste spectacle du fanfaron s‘ achève enfin.

Malgré la présence de centaines de CRS à l’extérieur et à l’intérieur du salon, la délégation présidentielle a essuyé la lance à eau, l’oeuf, la fourche, les actions coup de poing et les interpellations par des agriculteurs et des activistes : ce zbeul souligne comme chaque fois l’illégitimité d’un pouvoir monarchique dont personne ne croit plus qu’il puisse représenter l’intérêt général. Cette illégitimité, dont l’expression la plus aboutie est le «  je m’en fiche » de la ministre mise en examen Rachida Dati, ronge jour après jour les bases de la démocratie représentative et ouvre la voie à l’arbitraire.

A PEPS, nous souhaiterions que cette crise démocratique favorise l’autogestion et la démocratie directe, même si nous sommes encore peu nombreux face aux tenants de l’autoritarisme néolibéral et fascisant. Des expérimentations sont déjà là  : coopératives autogérées, réseaux de démocratie alimentaire, solidarité paysanne… Elles montrent que des alternatives au néolibéralisme autoritaire et à l’agro-industrie existent.

Le soutien présidentiel au système agro industriel

Flanqué de ses deux ministres, l’un, Fesneau «  qui s’amuse à dire du bien des pesticides », et l’autre, Panier Runacher, liée aux lobbys du pétrole, Macron, l’ami de l’agro business, des traités de libre échange et des cancers, accuse le Rassemblement National d’avoir un projet de décroissance et de bétise. Le Rassemblement National n’est en aucun cas décroissant : cette accusation vise à anéantir, en pointant l’épouvantail de l’extrême droite, toute réflexion qui remettrait en cause le productivisme acharné qui détruit les hommes et la terre, ainsi que le système de la PAC qui favorise les plus gros au détriment des petits.

« Diviser pour mieux régner », voilà la politique agricole du gouvernement Macron. À l’échelle internationale, des accords de libre échange qui mettent en concurrence les agriculteurs du monde entier ont encore été signés cette semaine. En France, la baisse des critères bio et des normes environnementales mettent en concurrence les agriculteurs bio ou responsables avec les fermes usines boostées par la PAC. À l’échelle des ouvriers agricoles, le refus de la régularisation des sans-papiers engendre dumping social et concurrence entre les plus exploité.es. Les pauvres contre les pauvres, de tous les pays et à toutes les échelles, voilà la guerre que le capitalisme mène à la terre et à celles et ceux qui la travaillent.

Quant aux distributeurs, chouchoutés par la Macronie, ils affament « en même temps » les paysan.nes en achetant la marchandise à un prix dérisoire, et les consommateurs, en profitant de l inflation. Leurs marges explosent et ils font la fête avec leurs amis du CAC40. Nous saluons l’action de la Confédération paysanne à Lactalis, et soutenons sans réserve ce type d’initiative.

Alors qu’un grand nombre de paysan.nes ne peut pas vivre de son travail, qu’une étudiant.e sur 5 ne mange pas à sa faim, que la terre est malade et que 3 millions d’animaux sont abattus chaque jour en France dans des conditions souvent épouvantables, la seule réponse du Pouvoir, c’est critiquer les pauvres qui s’abonnent aux VOD au lieu d’acheter des pommes bio.

Reprenons en main notre système agricole

Pour PEPS, la question agricole doit être reprise en main par les premier.es concerné.es, paysan.nes et habitant.es, pour réfléchir et mettre en place la meilleure façon de produire l’alimentation saine et savoureuse dont nous avons besoin, dans le respect des travailleurs de la terre et le respect du vivant dont nous faisons partie.

  • Pour le Respect des paysans et de la terre
  • Pour la Démocratie alimentaire
  • Pour une Commune paysanne

Reprenons en main notre système agricole!

  • Pour la Démocratie 
  • Macron Destitution !

Mise en place de la nouvelle Commune sociale et écologique

PEPS, le 25 février 2024

Ouverture du salon de l’agriculture 2024