L’urgence d’être à la hauteur du dérèglement climatique

D’une tempête à l’autre, les catastrophes liées au réchauffement climatique s’enchaînent comme le prévoyaient les experts qui alertent sur les conséquences de l’élévation des températures à l’échelle du globe. Il n’y a pas de doute sur un autre constat : les dérèglements climatiques entraînent des événements plus forts en intensité et plus fréquents. Tout le monde a les yeux rivés sur ce qu’il vient de se produire à Valence, en Espagne, mais cela ne doit pas occulter ce qu’il s’est passé ailleurs comme au Mali, en Algérie et au Maroc, au Niger, au Nigeria.

Pour se figurer cette accélération du nombre d’événements météorologiques extrêmes – tempêtes de grêle, fortes pluies, chutes de neige, sécheresses et tornades – nous sommes passés entre 2021 et 2023 de 11 442 à 16 956 par an en Europe. Aussi, on se rappellera des conséquences du passage de la dépression Boris en Europe centrale fin septembre et des crues historiques touchant la Pologne, l’Autriche, la République Tchèque et la Roumanie

Quoi qu’il en soit, ces crues exceptionnelles et ces inondations historiques sont consécutives à l’été le plus chaud jamais enregistré en Europe. A ce constat s’ajoute la hausse de la température moyenne de la Mer méditerranée, ce qui explique également les fortes intempéries par une évaporation exceptionnelle. 

Mais au delà des constats météorologiques, d’autres facteurs peuvent expliquer le manque de préparation des populations et de leurs autorités locales et nationales. 

Comme on le sait en Espagne, l’élection de néofascistes adossés à un pouvoir conservateur incarné par Carlos Mazon gouverneur de la province de Valence, explique également la sévérité des dégâts, par une politique climatosceptique, par la négation des alertes et l’absence de consignes en amont des pluies prévues par les experts de la météo, par le refus de l’entraide d’urgence en provenance d’autres régions.

De même la vue d’une photo satellite du développement urbain par l’artificialisation des sols, de l’étalement et de construction dans le delta d’une rivière réduite à un canal explique grandement les conséquences de cette catastrophe. 

Enfin, il faut s’interroger sur les causes si l’on veut pouvoir agir en amont des événements qui vont à la fois s’intensifier et se multiplier, comme le souligne le GIEC.

Nous savons que le développement économique portée par une vision linéaire, capitaliste et néolibérale, reléguant les propositions des écologistes à des discours déconnectés des réalités, stigmatisant les promoteurs d’une économie sociale et solidaire portée par des valeur de sobriété, de gratuité des services publics (des transports par exemple), rejetant le besoin urgent d’une transformation socio-économique du monde capitaliste par des politiques écologiques, nous promet un monde et un futur encore plus sombre…

Il est grand temps de faire des choix drastiques, de ne plus être dans une fuite en avant court termiste, de se figurer des transformations à l’échelle macro-économique pour faire face aux évolutions du climat d’ici la fin du 21ème siècle. Cependant, c’est aussi à l’échelle locale, dans nos municipalités, dans les communautés d’agglomérations où se gèrent les politiques publiques de gestion des flux (eau, énergie), des déchets, du développement territorial, que nous devons agir et se mettre à la hauteur des enjeux. C’est à ce niveau que l’écologie de libération que nous appelons de nous voeu doit se traduire dans le quotidien des populations. Une écologie populaire et sociale qui redéfinira les frontières du possible et donnera le pouvoir aux citoyens et citoyennes pour en finir et tourner le dos à la logique des conservatismes qui pavent la voie au néofascisme.  

Cependant c’est aussi à l’échelle nationale et internationale que des choix politiques doivent s’affirmer pour ne plus se réfugier dans le déni, comme on a pu le voir lors de la COP 16 sur  la biodiversité qui vient de se conclure en Colombie sur un échec sans accord sérieux, et comme on risque de le voir encore après celle de Dubaï à Bakou en Azerbaïdjan, avec  la prochaine COP sur le Climat.

Plus que jamais, avec PEPS, nous agissons avec nos partenaires et nos moyens pour changer et transformer la société sur des bases nouvelles en portant les propositions d’une écologie de libération.